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Sicile – Une étudiante poignardée à Messine : le suspect avoue en garde à vue

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Sicile – Une étudiante poignardée à Messine : le suspect avoue en garde à vue

Un drame effroyable s’est joué en pleine rue, ce lundi 1er avril à Messine, en Sicile. Sara Campanella, 22 ans, étudiante en dernière année de médecine, a été violemment agressée au couteau en sortant de son stage à la polyclinique universitaire. L’attaque, survenue en plein jour et sous les yeux de passants médusés, a profondément choqué l’Italie.

Une attaque brutale et incompréhensible

Il était environ 14 h 30 lorsque la jeune femme a quitté l’hôpital, où elle effectuait un stage au sein du service de pédiatrie. À peine quelques mètres parcourus qu’un homme, qui la suivait discrètement depuis plusieurs minutes, l’a brutalement accostée. Sans un mot, il a sorti un couteau de cuisine et lui a porté au moins six coups à la poitrine et au ventre, selon les premières constatations médicales.

« C’était rapide, violent… on n’a rien pu faire », raconte un passant, encore sous le choc. « Elle a crié, puis elle est tombée. L’homme s’est enfui à pied, calmement. » Plusieurs témoins, d’abord paralysés par la stupeur, ont tenté de lui porter secours tandis que d’autres alertaient les services d’urgence.

Une traque rapide grâce aux caméras

La police, dépêchée sur les lieux, a aussitôt lancé une chasse à l’homme. Les enregistrements des caméras de vidéosurveillance du quartier ont permis de retracer le parcours de l’agresseur avant et après l’attaque. Le suspect a été identifié dans la soirée comme étant Marco L., un jeune homme de 24 ans, originaire de la région, sans emploi fixe, souffrant de troubles psychologiques connus.

Il a été localisé dans une maison de vacances gérée par ses parents à une vingtaine de kilomètres de Messine. Interpellé sans résistance, il a immédiatement été placé en garde à vue. Face aux enquêteurs, il a reconnu les faits sans montrer de remords apparents. D’après des sources policières, il aurait tenu des propos confus, évoquant une « obsession » pour la victime, qu’il aurait aperçue à plusieurs reprises aux abords de la polyclinique.

Une victime entre la vie et la mort

Transportée en urgence au bloc opératoire, Sara Campanella a été opérée dans la nuit. Son pronostic vital reste réservé. L’hôpital universitaire de Messine a publié un communiqué : « Nos pensées vont à Sara et à sa famille. Nous espérons un rétablissement complet, même si l’état reste critique. »

L’émotion est immense parmi ses camarades de promotion. Une veillée aux bougies a été organisée devant la faculté de médecine, où enseignants et étudiants se sont rassemblés dans un silence bouleversant.

Une enquête pour tentative de féminicide

Le parquet a ouvert une enquête pour tentative de meurtre aggravé, avec préméditation. Le chef d’inculpation pourrait évoluer vers une tentative de féminicide, un terme désormais reconnu dans la législation italienne pour désigner les violences faites aux femmes en raison de leur genre.

L’avocat de la défense a déjà demandé une expertise psychiatrique. Selon lui, son client souffrirait d’une « altération profonde du discernement » et aurait déjà été interné dans le passé après des épisodes délirants. La justice devra déterminer si le suspect était conscient de ses actes au moment des faits.

Un traumatisme collectif

À Messine, le drame réveille un sentiment d’insécurité croissant. « Voir une jeune femme agressée en plein centre-ville, à deux pas d’un hôpital, en plein jour… c’est terrifiant », déclare la maire de la ville, qui réclame un renforcement des patrouilles de police et davantage de soutien aux personnes atteintes de troubles mentaux.

Dans toute l’Italie, les réactions se multiplient. Plusieurs personnalités politiques ont exprimé leur indignation, appelant à une meilleure prévention des violences faites aux femmes, mais aussi à un encadrement plus strict des malades psychiatriques potentiellement dangereux.

Des associations féministes ont prévu de manifester à Rome, Naples et Palerme dans les prochains jours. « Il ne s’agit pas d’un fait divers isolé. C’est une tentative de féminicide qui s’inscrit dans un contexte de violences structurelles », affirme Giorgia Conti, présidente du collectif “Non Una Di Meno”.

Une vie brisée, une société en question

Sara, originaire de Palerme, avait intégré l’université de Messine avec le rêve de devenir pédiatre. « Elle était brillante, engagée, toujours souriante », confie une amie proche. Ses parents, dévastés, ont demandé que « justice soit faite dans la dignité et la vérité ».

Alors que la jeune femme se bat pour sa vie, l’Italie entière retient son souffle. Ce drame met en lumière la vulnérabilité des femmes dans l’espace public, la fragilité du système de prise en charge des troubles mentaux, et l’urgence d’un débat sociétal sur la prévention des violences.

L’enquête se poursuit. Le suspect devrait être présenté à un juge dans les prochains jours pour une première audience de validation de sa détention.

imam chroniqueur Babacar DIOP

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