Souleymane Faye, “Diego”, célébré à l’UCAD : une vie entière dédiée à la musique et à la liberté

C’est dans une atmosphère empreinte de respect et d’émotion que l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) a honoré, ce jeudi, l’un des monuments vivants de la musique sénégalaise : Souleymane Faye, affectueusement surnommé Diego.
À l’occasion de ses cinquante ans de carrière, l’artiste a été reçu par le recteur Pr Alioune Badara Kandji, en présence de son manager Mouhamadou Dème, de plusieurs responsables académiques et d’éminents chercheurs.
L’université lui a décerné sa médaille d’honneur, saluant un « parcours d’une haute portée morale et philosophique », selon les mots du recteur.
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Un artiste étudié par l’université
Cette distinction s’inscrit dans le cadre des préparatifs d’un colloque scientifique consacré à l’œuvre et à la philosophie artistique de Diego.
L’événement sera organisé par la FASTEF, la Direction des Arts et de la Culture (DACS), le Ministère de la Culture, l’Institut français de Saint-Louis et l’Université Gaston Berger de Saint-Louis.
Un bel hommage universitaire qui consacre non seulement le talent du musicien, mais aussi la dimension intellectuelle et sociétale de sa trajectoire artistique.
Une voix libre, une pensée intemporelle
Connu pour son franc-parler et sa liberté d’esprit, Souleymane Faye a toujours incarné la figure du poète rebelle, mêlant rythmes populaires et réflexions profondes sur la société.
« Je suis heureux de voir mon travail reconnu et étudié », a déclaré l’artiste, visiblement ému.
Dans ses chansons, Diego a souvent exalté la liberté, la dignité et la quête d’authenticité. Le philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne, dans “L’encre des savants” (Albin Michel, 2013, p. 142), rappelait que « la musique est aussi un acte de pensée ». Une affirmation qui trouve en Souleymane Faye une incarnation vivante.
Une légende honorée, un patrimoine célébré
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À travers cet hommage, l’UCAD salue bien plus qu’un chanteur : elle reconnaît un bâtisseur de mémoire culturelle, un artiste dont la parole, souvent provocatrice mais toujours juste, a accompagné plusieurs générations de Sénégalais.
Comme l’écrivait Amadou Hampâté Bâ dans “L’étrange destin de Wangrin” (Éditions 10/18, 1992, p. 67) :
« Le griot n’est pas seulement celui qui chante, mais celui qui se souvient et fait se souvenir. »
Souleymane Faye, lui, a su faire des rues, des scènes et des ondes de Dakar un immense conservatoire de la conscience populaire.
imam chroniqueur
Babacar Diop













