Caraïbes : Moscou dénonce les frappes américaines jugées « illégales et disproportionnées »

La tension monte entre Moscou et Washington après les récentes opérations américaines menées dans les Caraïbes. La Russie, par la voix de sa porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a vivement condamné les frappes effectuées par les États-Unis contre des navires suspectés de trafic de drogue au large du Venezuela.

Dans un communiqué officiel relayé par l’agence Anadolu, Zakharova a dénoncé un « recours disproportionné à la force militaire », estimant que ces actions violent à la fois le droit international et certaines lois internes américaines.

« Nous condamnons fermement le recours à la force dans un cadre qui relève davantage d’une démonstration de puissance que d’une réelle coopération internationale contre le trafic de stupéfiants », a-t-elle déclaré à Moscou.

Soutien affiché à Caracas

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La diplomate russe a également tenu à rappeler la solidité du partenariat stratégique russo-vénézuélien, qu’elle a décrit comme « stable et indépendant des pressions extérieures ». Elle a réaffirmé le « soutien indéfectible de la Russie à la souveraineté du Venezuela » et plaidé pour le maintien de l’Amérique latine et des Caraïbes comme une zone de paix.

Cette prise de position s’inscrit dans un contexte où Washington intensifie ses opérations antidrogue dans la région. Selon plusieurs sources diplomatiques, plus d’une douzaine de frappes auraient été menées depuis septembre contre des embarcations présumées liées au narcotrafic.
Le bilan officieux fait état d’au moins 61 morts, tandis que les États-Unis n’ont pas encore fourni de preuves tangibles justifiant ces attaques. Caracas, de son côté, rejette catégoriquement les accusations et y voit une manœuvre politique.

Vives réactions internationales

Le débat dépasse désormais la sphère bilatérale. Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a qualifié ces interventions d’« inacceptables », réclamant une enquête internationale indépendante.
De son côté, le président Nicolás Maduro a fustigé les accusations américaines, qu’il juge « vulgaires et totalement fausses », affirmant que Washington chercherait à « fabriquer un prétexte de guerre ».

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Pour plusieurs observateurs, cette escalade verbale illustre une nouvelle fracture géopolitique entre puissances dans la région caribéenne, où les rivalités d’influence entre les États-Unis et la Russie se rejouent sur fond de lutte contre le narcotrafic.

Imam chroniqueur
Babacar Diop