Porto-Novo, Bénin – Le climat politique béninois s’échauffe alors que l’ancien président de l’Assemblée nationale, Maître Adrien Houngbédji, multiplie les appels à un dialogue inclusif et au retour des exilés politiques. Ces déclarations n’ont pas manqué de faire réagir certains acteurs du pouvoir, notamment Rachidi Gbadamassi, ministre conseiller et membre influent du Bloc Républicain.
Dans une sortie médiatique particulièrement virulente, Rachidi Gbadamassi a vivement critiqué le leader du Parti du Renouveau Démocratique (PRD), le qualifiant de « commerçant politique en quête de repositionnement ». Il l’accuse d’opportunisme et d’inconstance, rappelant que Houngbédji avait soutenu plusieurs réformes clés du président Patrice Talon, avant de prendre ses distances dans un revirement jugé stratégique.
« On ne peut pas être pour les réformes quand elles servent son intérêt, puis s’en désolidariser quand on cherche à se repositionner sur l’échiquier politique. », a déclaré Gbadamassi.
Selon lui, ces prises de position ne seraient motivées que par le désir de Houngbédji de retrouver une place centrale dans le jeu politique national. Il l’a mis en garde contre « les faux calculs politiciens », tout en assumant la teneur de ses propos. Convoqué devant la Cour constitutionnelle, Gbadamassi a défendu son discours en affirmant qu’il s’inscrivait dans le cadre du débat politique démocratique, et non dans une attaque personnelle.
La Cour a reporté l’examen de l’affaire au 20 février 2025, laissant planer un suspense sur les suites judiciaires de cette confrontation verbale.
Cette passe d’armes met en lumière les fractures qui persistent au sein de la classe politique béninoise, à l’approche des grands rendez-vous électoraux. Alors que le président Talon entame la dernière ligne droite de son mandat, les ambitions se dessinent et les alliances se réajustent.
