Togo – Changement climatique : les producteurs céréaliers de la Maritime s’unissent pour bâtir une agriculture résiliente

Tsévié, 24 octobre 2025.
Sous un ciel incertain, reflet symbolique des temps que vivent les agriculteurs togolais, la salle de conférence de la place des fêtes KPL-Tsévié a servi de cadre à une cause commune : celle de la survie et de la transformation du monde agricole face aux caprices du climat. Producteurs, techniciens, représentants institutionnels et partenaires au développement s’y sont retrouvés à l’initiative de l’Union Régionale des Organisations des Producteurs de Céréales de la Maritime (UROPC-M) pour la présentation officielle du Plan de Résilience des Producteurs face aux Changements Climatiques (PRPCC), un document stratégique destiné à guider la région vers une agriculture durable et adaptée aux réalités climatiques actuelles.

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Confrontés à des saisons agricoles imprévisibles, à l’appauvrissement des sols et à la chute des rendements, les producteurs de céréales de la région Maritime ont décidé de ne plus subir les dérèglements climatiques. Avec l’appui technique et financier d’AgriCord FFF-FAO et de l’Afdi, l’UROPC-M a élaboré ce plan ambitieux, couvrant la période 2025-2029, pour anticiper, atténuer et gérer les effets du climat sur les exploitations agricoles.
« Les pluies ne respectent plus les saisons, les terres s’épuisent et les récoltes s’effondrent. Face à cette réalité, il fallait un plan concret, structuré et inclusif pour aider nos membres à s’adapter », a expliqué Kossi Tsoekem Guenou, coordonnateur de l’UROPC-M.

Un plan structuré autour de quatre axes majeurs

D’un coût global estimé à 420 millions de FCFA, le plan repose sur quatre orientations clés :
1. Renforcer le leadership climatique et le plaidoyer des producteurs
2. Promouvoir des pratiques agricoles résilientes et durables
3. Développer des chaînes de valeur sensibles au climat
4. Mettre en place des mesures d’urgence face aux catastrophes climatiques

Ces axes traduisent la volonté de l’UROPC-M de passer d’une logique de réaction à une approche proactive, fondée sur la prévention, l’innovation et la solidarité.

Une parole d’espérance et d’engagement

Dès l’ouverture de la rencontre, le Président du Conseil d’Administration de l’UROPC-M a donné le ton dans un discours vibrant :
« Pendant longtemps, nous avons subi la colère du ciel sans armes ni repères. Aujourd’hui, nous choisissons d’agir, de comprendre et d’anticiper. Ce plan n’est pas un simple projet : c’est notre pacte de survie avec la nature, une promesse faite à la terre et aux générations futures. »
Il a rappelé que la résilience n’est pas une théorie mais une nécessité vitale.
« Chaque goutte de pluie devenue rare, chaque graine perdue, chaque récolte compromise nous enseigne une leçon : celle de repenser notre manière de produire, de préserver nos sols et de transmettre un avenir à nos enfants. »

L’appui du gouvernement et des partenaires

Présent à la cérémonie, le représentant du Directeur Régional de l’Agriculture, de l’Élevage et du Développement rural a salué l’initiative et réaffirmé l’engagement du gouvernement à accompagner cette dynamique régionale.
« Le changement climatique n’est plus une menace lointaine, c’est une réalité qui redessine nos saisons, nos terres et nos vies. Ce plan doit devenir un outil d’action concertée, une référence pour la région Maritime. La résilience commence dans l’esprit avant de se traduire dans les champs. »
Les producteurs venus des six préfectures de la région Maritime ont accueilli le plan avec enthousiasme.
« C’est une bouffée d’oxygène pour nous. Nous espérons sa mise en œuvre rapide afin de réduire nos pertes et d’améliorer nos revenus », a confié Kodjo Mawunyo Aziagba, producteur dans la préfecture de Zio.

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Vers une mise en œuvre concertée

Les échanges ont été riches, nourris par des témoignages de terrain et les interventions des partenaires techniques, tous unanimes sur la nécessité d’agir sans tarder pour bâtir une agriculture résiliente et compétitive.
En clôturant les travaux, le Président du Conseil d’Administration de l’UROPC-M a lancé un appel vibrant à la responsabilité collective :
« Ce plan, c’est plus qu’un document validé : c’est un engagement commun, un acte de foi en notre capacité à transformer les difficultés en force. La nature nous met à l’épreuve, mais ensemble, nous avons choisi de lui répondre par la sagesse, la coopération et la persévérance. »

Une vision tournée vers 2029

La prochaine étape consistera à diffuser le plan auprès de toutes les unions locales et des partenaires afin de lancer les activités dès 2025. L’objectif est clair : faire de la résilience climatique une réalité tangible dans chaque exploitation familiale d’ici à 2029.
Créée en mars 2008, l’UROPC-M regroupe aujourd’hui 780 producteurs répartis dans huit unions locales couvrant les sept préfectures de la Maritime. Membre de la Centrale des Producteurs de Céréales du Togo (CPC-Togo), elle s’impose comme un acteur clé de la transition agroécologique au Togo, déterminé à concilier sécurité alimentaire, préservation de l’environnement et dignité des exploitants.
En misant sur la planification, l’innovation et la solidarité, les producteurs de la Maritime ont fait un choix fort : ne plus dépendre du hasard des pluies, mais construire leur propre climat d’avenir — un climat fait de résilience, de coopération et d’espoir pour les générations futures.

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Jean-Marc Ashraf EDRON

Rédaction : Tossoukpe Frédéric Herman
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