Le Venezuela est sous le choc après l’assassinat en direct de l’influenceur Jesus Sarmiento, connu pour ses vidéos accusatrices à l’encontre de criminels notoires et de membres présumés corrompus des forces de l’ordre. Le parquet a annoncé l’ouverture d’une enquête afin d’identifier les auteurs de ce crime glaçant.

Âgé d’une trentaine d’années, Sarmiento comptait près de 80.000 abonnés sur TikTok, où il publiait régulièrement des vidéos dénonçant les agissements du redouté gang Tren de Aragua, ainsi que les complicités supposées au sein de la police vénézuélienne. Samedi dernier, alors qu’il était en pleine diffusion en direct sur les réseaux sociaux, des hommes armés ont fait irruption dans sa résidence et l’ont abattu sous les yeux des internautes.
Dans la séquence rapidement virale, on entend des bruits violents contre une porte, suivis des cris paniqués d’une femme appelant à l’aide. Quelques instants plus tard, Sarmiento s’exclame : « Ils m’ont tiré dessus, ils m’ont tiré dessus », alors que du sang est visible au sol. Deux individus armés apparaissent brièvement à l’écran avant que la diffusion ne s’interrompe.
Le ministère public a confirmé via Instagram que « le procureur général Tarek William Saab a désigné le parquet pour enquêter, identifier et sanctionner les responsables de l’assassinat de Jesus Sarmiento ». Le communiqué précise que la victime avait alerté à plusieurs reprises sur les menaces reçues de la part de membres de groupes criminels structurés (GEDOS) et de policiers.
Dans ses dernières publications, il avait notamment évoqué Héctor Rusthenford Guerrero, alias El Niño Guerrero, chef du Tren de Aragua, l’un des criminels les plus recherchés du pays. Sarmiento affirmait également avoir été kidnappé par des agents de la DAET (Direction des actions stratégiques et tactiques), dénonçant un système gangréné par des « fonctionnaires criminels travaillant main dans la main avec les délinquants ordinaires ».
Ce drame survient quelques semaines après l’assassinat d’une autre influenceuse lors d’un direct au Mexique, relançant les débats sur la sécurité des créateurs de contenu engagés et les menaces croissantes du crime organisé en Amérique latine.
imam chroniqueur Babacar Diop