Par imam chroniqueur Babacar Diop
Une rencontre décisive s’annonce ce lundi à la Maison Blanche. Le président américain Donald Trump recevra pour la troisième fois en six mois le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, dans un contexte explosif mêlant guerre à Gaza, tension régionale et ambitions nucléaires iraniennes.
Alors que les États-Unis ont récemment joint leurs forces à l’offensive militaire israélienne contre l’Iran en ciblant trois sites nucléaires, cette visite intervient dans une séquence diplomatique cruciale. Elle vise notamment à consolider un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, théâtre de près de deux ans de guerre dévastatrice.
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Trump, qui dit vouloir « une trêve de 60 jours » à Gaza, affirme que « les habitants de Gaza ont vécu l’enfer », marquant un changement de ton vis-à-vis de Netanyahu, qu’il avait pourtant décrit comme un « Grand Héros ». Ce dernier continue de promettre de « déraciner » le Hamas, mais les signaux venus de Tel-Aviv laissent entendre que même au sein du gouvernement israélien, une « sortie graduelle » du conflit devient envisageable.
Selon l’analyste géopolitique Michael Horowitz, cette rencontre pourrait marquer « un grand marchandage », typique de la méthode Trump. Pour Tel-Aviv, il s’agirait aussi de planifier une sortie du bourbier gazaoui tout en renforçant les liens avec des partenaires régionaux, notamment l’Arabie saoudite, toujours réticente à normaliser ses relations avec Israël tant qu’aucune issue politique n’est dessinée pour la Palestine.
En coulisses, les médiateurs qatari et égyptien ont transmis au Hamas une nouvelle proposition de cessez-le-feu, négociée par le ministre israélien Ron Dermer lors d’une visite préparatoire à Washington. Le texte prévoit la libération de la moitié des otages israéliens encore vivants en échange de prisonniers palestiniens. Le Hamas, soutenu par le Jihad islamique, a déjà exprimé sa volonté d’engager « immédiatement » des négociations.
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Sur le front iranien, Trump a prévenu qu’il n’avait « rien à offrir » à Téhéran, ni en termes de dialogue, ni de concessions. Fort des frappes aériennes de la nuit du 21 au 22 juin, qu’il dit avoir « anéanti » le programme nucléaire iranien, il affirme rester prêt à frapper à nouveau en cas de menace atomique.
Les relations personnelles entre Trump et Netanyahu, souvent oscillantes, semblent aujourd’hui scellées par une alliance stratégique autour de l’Iran. Pourtant, lors d’un entretien en avril, Trump avait surpris son allié israélien en évoquant la possibilité de négociations directes avec Téhéran.
Dans ce contexte tendu, l’avenir de la bande de Gaza, la stabilité régionale et le processus de normalisation entre Israël et le monde arabe seront au cœur d’une réunion qui s’annonce capitale. Elle pourrait bien redessiner les lignes diplomatiques d’un Proche-Orient en perpétuelle ébullition.
