
À Thiès, une affaire inhabituelle de violence conjugale défraie la chronique. Un homme devenu paralysé à la suite d’un accident accuse son épouse de maltraitance physique et morale, bouleversant les représentations traditionnelles de ce type de violences.
Le plaignant, identifié sous les initiales S.T.S, a décidé de porter plainte contre sa première épouse, M.D.D, après des mois de souffrances silencieuses. L’homme affirme que les sévices ont débuté peu après son accident et se sont aggravés avec l’introduction d’une seconde épouse dans le foyer conjugal.
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Dans sa déposition, il déclare :
« Depuis longtemps, M.D.D me mène la vie dure. Elle me bat, me menace de mort et m’a même promis de me brûler vif. »
Il raconte notamment un incident au cours duquel son épouse l’aurait poussé dans les escaliers, entraînant une blessure sérieuse à la tête :
« J’ai toujours hésité à saisir la justice, par peur du regard des voisins. Mais aujourd’hui, j’ai peur pour ma vie. »
De son côté, l’épouse rejette toutes les accusations. M.D.D affirme n’avoir jamais levé la main sur son mari et soutient qu’il s’agit d’une vengeance liée au départ de la deuxième épouse du foyer.
« Je l’ai retrouvé blessé dans les escaliers en rentrant d’un baptême, mais il m’a dit qu’il était tombé tout seul », a-t-elle déclaré devant les enquêteurs.
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Le parquet, s’appuyant sur les éléments du dossier et les témoignages, semble accorder du crédit à la version du plaignant. Le procureur a requis une peine de deux mois de prison avec sursis contre l’épouse, estimant que la plainte ne peut être considérée comme infondée.
Le verdict de cette affaire, qui soulève de nombreuses questions sur la prise en charge des hommes victimes de violences conjugales, est attendu pour le 23 juin 2025.
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Ce cas relance le débat sur la reconnaissance des violences masculines subies dans le cadre domestique, souvent tues ou minimisées. Associations de défense des droits humains appellent déjà à une approche plus inclusive des politiques publiques en matière de protection des victimes, quel que soit leur genre.
Imam chroniqueur Babacar Diop