L’affaire de l’assassinat de l’animateur radio Martinez Zogo par un commando présumé du contre-espionnage camerounais, en janvier 2023 à Yaoundé, est de nouveau inscrite au rôle du Tribunal militaire ce 17 janvier à Yaoundé.
Une fois de plus, l’audience de ce jour ne devrait pas connaître d’avancées significatives dans le procès, qui s’est ouvert en mars 2024.
Une décision de la Cour d’appel du Centre est en effet attendue, cette dernière ayant été saisie depuis décembre 2024, notamment par des avocats des accusés pour contester des décisions des juges du tribunal militaire sur des exceptions concernant l’enquête préliminaire et la phase d’instruction.
Ces exceptions, soulevées par lesdits avocats, contestent de nombreuses irrégularités au cours de ces deux phases. La saisine de la Cour d’appel ayant un effet suspensif sur le procès, les débats au tribunal militaire ne peuvent se poursuivre tant que cette juridiction n’a pas rendu sa décision.
Or, ce n’est que le 20 février dernier que la Cour d’appel du Centre a ouvert les débats sur cette affaire. Après des heures de débat, l’affaire a été renvoyée au 20 mars, notamment à cause d’une coupure d’électricité intervenue dans la soirée, ce qui n’a pas permis la suite des échanges.
Le tribunal militaire, qui a ouvert une audience quatre jours plus tard, ne pouvait dès lors que renvoyer les débats, faute de décision de la Cour d’appel.
Mais, parce que depuis le début de cette affaire les juges du tribunal militaire ont adopté un calendrier d’audiences espacées de trois semaines, l’audience de ce jour est programmée trois jours avant celle de la Cour d’appel du Centre. Conséquence, l’audience de ce 17 mars sera une nouvelle fois renvoyée, car la Cour d’appel doit se réunir le 20 mars prochain.
Il s’agira alors d’un énième renvoi. Un an après l’ouverture du procès, les débats au fond n’ont toujours pas commencé. Ceux-ci tournent depuis mars 2024 autour des questions de procédure. Et plus de deux ans après l’assassinat de l’animateur radio, sa dépouille n’a toujours pas été portée en terre, et sa famille n’a toujours pas pu faire son deuil.
C’est en effet en janvier 2023 que le corps de Martinez Zogo, animateur et chef de chaîne d’Amplitude FM, a été retrouvé torturé dans une banlieue de la ville de Yaoundé.
L’enquête qui s’ouvre révèle que 12 agents, dont le patron de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE), le puissant service de contre-espionnage, sont impliqués. Avec eux, cinq autres civils, dont l’influent homme d’affaires Jean Pierre Amougou Belinga, sont également mis en cause. Ils ont été arrêtés et inculpés pour torture, pour certains, et assassinat pour d’autres.