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Décès de Mamadou Badio Camara, Président du Conseil constitutionnel : le Sénégal perd l’un de ses plus grands juristes

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Décès de Mamadou Badio Camara, Président du Conseil constitutionnel : le Sénégal perd l’un de ses plus grands juristes

Le Sénégal est en deuil. Mamadou Badio Camara, Président du Conseil constitutionnel, est décédé ce jeudi matin à Dakar, à l’âge de 70 ans. L’annonce de sa disparition, confirmée par des sources judiciaires proches, a plongé le pays dans une profonde tristesse. Magistrat émérite et figure de proue du droit sénégalais, il laisse derrière lui un héritage institutionnel majeur.

Un parcours au sommet de la magistrature

Né en 1955 à Dakar, Mamadou Badio Camara était diplômé de l’École nationale d’administration et de magistrature (ENAM) et appartenait à la promotion 1977. Il a consacré près de cinq décennies au service de la justice sénégalaise, gravissant progressivement tous les échelons de la magistrature.

Ancien Premier Président de la Cour suprême de 2012 à 2019, il a été nommé membre du Conseil constitutionnel en 2021, avant d’en devenir le Président en septembre 2022. Il y a exercé avec rigueur et impartialité, veillant à la conformité des lois avec la Constitution dans un contexte politique parfois tendu.

Un défenseur intransigeant de l’État de droit

Considéré par ses pairs comme un homme d’une probité exceptionnelle, Mamadou Badio Camara était respecté pour son sens aigu de l’éthique et son engagement en faveur de l’indépendance de la justice. Son mandat à la tête du Conseil constitutionnel a été jalonné de décisions clés, notamment lors des scrutins présidentiels et législatifs de 2019 et 2024, où sa posture ferme a contribué à préserver la paix sociale et l’équilibre institutionnel.

“Il incarnait la sagesse et la stabilité. Son autorité naturelle et sa discrétion lui ont valu la confiance de toutes les sensibilités politiques”, témoigne un ancien collègue magistrat.

Des hommages unanimes

Les réactions n’ont pas tardé à affluer. Le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, a salué “la mémoire d’un grand serviteur de l’État dont le dévouement à la République était sans faille.” L’Union des magistrats du Sénégal, de son côté, évoque “un repère moral et intellectuel pour toute une génération”.

La Présidence de la République a annoncé qu’un hommage national sera organisé dans les prochains jours, en présence des hautes autorités de l’État. Selon les premières informations, la levée du corps devrait avoir lieu ce week-end à l’hôpital Principal de Dakar, suivie d’une inhumation dans l’intimité familiale.

Une disparition dans un contexte de transition

La mort de Mamadou Badio Camara intervient alors que le pays connaît une phase importante de transition politique. Le nouveau Président de la République, élu en mars 2025, a engagé des consultations pour une révision de la Constitution et la relance de certaines réformes judiciaires. Le décès de l’une des figures tutélaires de l’ordre juridique sénégalais risque de laisser un vide au sein d’un Conseil constitutionnel appelé à jouer un rôle crucial dans les mois à venir.

Un legs précieux

Au-delà de ses fonctions, Mamadou Badio Camara était une conscience du droit, attaché à l’enseignement et à la transmission. Il a formé et inspiré plusieurs générations de juristes, et ses conférences dans les facultés de droit de Dakar et Saint-Louis étaient très attendues. Son engagement a profondément marqué le paysage judiciaire sénégalais.

Le Sénégal se souviendra de lui comme d’un homme d’État, un guide discret, mais influent, qui a su hisser la magistrature à son plus haut niveau d’exigence. Son œuvre continuera à éclairer les générations futures.

Iman chroniqueur Babacar DIOP

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