
Le dossier de l’effondrement de l’immeuble R+5 à Ngor, qui a coûté la vie à plusieurs personnes et fait de nombreux blessés, connaît un tournant judiciaire majeur. Une information judiciaire a été ouverte pour homicides involontaires et mise en danger de la vie d’autrui. La justice cherche à établir les responsabilités dans cette tragédie qui a profondément marqué l’opinion publique.
Le juge du 2ᵉ cabinet a été saisi par le parquet à la suite des premiers éléments de l’enquête. Trois individus ont été placés sous mandat de dépôt dans le cadre de cette procédure :
Pape Maoumy Fall, entrepreneur en charge du projet,
Mafal Dieng, propriétaire de l’engin d’excavation,
Cheikh Dieng, conducteur de la machine utilisée lors des travaux.
D’après les informations recueillies, les travaux d’excavation menés à proximité immédiate de l’immeuble effondré seraient à l’origine de l’accident. Ces travaux étaient réalisés par la société Afribat, agissant pour le compte du propriétaire d’un terrain voisin. Ce dernier, qui avait contracté un prêt bancaire pour y ériger une construction, a porté plainte contre l’entreprise ainsi que contre le propriétaire du terrain de l’immeuble effondré.
Le drame a également suscité d’autres plaintes. Un survivant, identifié sous les initiales A. Fall, qui a été extrait des décombres, a déposé une plainte personnelle, ajoutant une nouvelle dimension à l’affaire.
Les habitants du quartier de Ngor, encore sous le choc, expriment leur inquiétude face à la multiplication des chantiers sans encadrement rigoureux dans les zones densément peuplées. Cet effondrement relance le débat sur la sécurité des constructions en milieu urbain, la régulation des entreprises du BTP, et le contrôle administratif des permis de construire.
L’enquête en cours devra déterminer l’ensemble des responsabilités, qu’elles soient techniques, humaines ou administratives. En attendant, les familles endeuillées réclament justice, tandis que les autorités sont appelées à renforcer les mécanismes de prévention pour éviter de telles catastrophes à l’avenir.
Imam chroniqueur Babacar Diop