Drame à Yeumbeul Nord : une dispute verbale vire au meurtre

Une violente altercation survenue dans la nuit du lundi 27 octobre 2025 à Yeumbeul Nord, dans la banlieue dakaroise, a coûté la vie à un jeune tailleur de 32 ans, identifié sous le nom de A. Ba. Le drame s’est noué à la suite d’une querelle entre le défunt et un mécanicien de 41 ans, B. Diène, désormais poursuivi pour homicide volontaire.

Une tension qui dégénère

Selon les premiers éléments recueillis par les enquêteurs et relayés par le site Kawtef, tout serait parti d’une dispute verbale entre les deux hommes. A. Ba aurait insulté l’épouse de B. Diène, provoquant une première altercation qui, dans un premier temps, avait pu être évitée grâce à l’intervention de témoins.

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Mais quelques heures plus tard, les deux hommes se seraient de nouveau croisés. L’échange s’est rapidement envenimé, avant de dégénérer en affrontement armé. D’après les témoignages recueillis sur place, A. Ba se serait saisi d’un couteau et aurait tenté d’agresser son voisin. En réaction, B. Diène aurait sorti une machette et asséné trois coups violents à son adversaire.

Une fin tragique et une reddition immédiate

Gravement touché, le tailleur s’est effondré avant d’être évacué vers l’hôpital Dalal Jamm, où il a finalement succombé à ses blessures.
Fait notable, l’auteur présumé ne s’est pas enfui : B. Diène s’est livré de lui-même à la police, reconnaissant les faits tout en plaidant la légitime défense. L’arme du crime a été saisie et une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances exactes du drame.

Une violence qui interroge

Ce meurtre vient s’ajouter à une série de faits divers récents ayant endeuillé la région de Dakar, où de simples différends ont viré au drame. Ces dernières semaines, un étudiant avait déjà trouvé la mort, poignardé par son propre frère à la suite d’une querelle domestique.
Des psychologues et sociologues s’inquiètent de la banalisation de la violence dans les relations de voisinage et appellent à un renforcement de la médiation communautaire.

Selon le sociologue sénégalais Dr. Abdoulaye Diouf (Sociologie de la violence urbaine, Éditions L’Harmattan, 2018, p. 147),

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« Dans les quartiers populaires, les tensions sociales s’enflamment souvent pour des motifs futiles, parce que les individus manquent de cadres de dialogue et de canaux institutionnels pour gérer leurs frustrations. »

Pour le professeur Cheikh Oumar Sarr, spécialiste de la psychologie comportementale (Université de Dakar, 2021),

« La colère non maîtrisée, conjuguée à la promiscuité et à la précarité, agit comme un catalyseur de violence. Ce sont des microconflits qui explosent faute de médiation et d’écoute. »

Appel à la retenue et au dialogue

Des leaders religieux et communautaires de Yeumbeul Nord ont, dès le lendemain, appelé les habitants au calme et à la retenue, rappelant que la violence ne résout rien.
Le Coran enseigne en effet :

« Repousse le mal par ce qui est meilleur, et voilà que celui avec qui tu étais en inimitié devient comme un ami chaleureux. »
(Sourate Fussilat, 41 : 34).

Le marabout Serigne Abdou Karim Mbacké rappelait dans une conférence à Kaolack en 2022 que

« L’homme qui se laisse guider par la colère se dépouille de sa raison et s’expose à la ruine morale et sociale. »

Une enquête en cours

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L’enquête ouverte par la police de Yeumbeul Nord devra déterminer si la thèse de la légitime défense avancée par le mécanicien peut être retenue. En attendant, la population reste sous le choc d’un drame qui, une fois de plus, met en lumière la fragilité du vivre-ensemble dans certains quartiers de la banlieue dakaroise.

Imam chroniqueur
Babacar Diop