France–Russie : Le général Mandon alerte sur un possible « choc militaire » à l’horizon 2029

Le Chef d’État-major des Armées françaises, le général Fabien Mandon, a tiré la sonnette d’alarme ce mercredi devant la commission de la Défense de l’Assemblée nationale, évoquant la nécessité pour la France de se préparer à une confrontation d’envergure dans les prochaines années.

« Le premier objectif que j’ai donné aux armées, c’est de se tenir prêtes à un choc dans trois, quatre ans, qui serait une forme de test… mais peut-être plus violent », a-t-il déclaré, selon des propos relayés par l’agence Anadolu.

Cette déclaration marque une montée de ton dans le discours militaire français, dans un contexte de tensions croissantes avec la Russie depuis l’invasion de l’Ukraine en février 2022. Le général Mandon estime que Moscou manifeste une « désinhibition du recours à la force », traduisant une perception d’une Europe collectivement faible.

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Une Europe face à ses vulnérabilités

Pour le chef des armées, cette situation impose une réévaluation stratégique. Il plaide ainsi pour une hausse substantielle du budget militaire français, considérée comme un signal politique fort. « C’est fondamental, déjà dans les perceptions », a-t-il insisté, soulignant que la préparation psychologique et matérielle des forces armées doit précéder tout choc géopolitique majeur.

Le spectre d’une guerre prolongée

Trois ans après le début de la guerre en Ukraine, les positions restent figées. La Russie a annexé en septembre 2022 les régions de Donetsk, Louhansk, Zaporijjia et Kherson, malgré les condamnations internationales.
L’Union européenne et les États-Unis ont répliqué par une série de sanctions économiques, dont la plus récente vise à interdire totalement les importations de gaz naturel russe d’ici 2027.

Mais les experts redoutent une escalade plus large. Le général Mandon fait écho à cette inquiétude : « Si la Russie poursuit sur cette trajectoire, le risque d’un conflit à plus grande échelle sur le continent européen ne peut être écarté. »

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Diplomatie et dissuasion : la double stratégie française

Face à ce constat, Paris poursuit une politique d’équilibre entre diplomatie et dissuasion. D’un côté, la France soutient les efforts diplomatiques menés par l’Union européenne pour mettre fin au conflit ; de l’autre, elle investit massivement dans la modernisation de ses capacités militaires, notamment dans le cyberespace et la défense aérienne.

Le général Mandon rappelle que la préparation n’est pas une déclaration de guerre, mais un impératif stratégique :

« Être prêt, c’est garantir la paix. L’histoire nous enseigne que la faiblesse attire l’agression. »

Analyse géostratégique

Selon le géopoliticien Pascal Boniface (Atlas du monde global, Armand Colin, 2024, p. 219), « l’Europe vit un tournant stratégique : soit elle renforce sa cohésion militaire, soit elle s’expose à redevenir un théâtre de confrontation entre grandes puissances ».
De son côté, l’historien militaire Michel Goya (Le Temps des guépards, Tallandier, 2023, p. 142) note que « la Russie teste la détermination occidentale depuis 2014 ; elle s’arrêtera là où la résistance sera la plus ferme ».

En résumé, le message du général Mandon se veut clair : la France doit anticiper le pire pour éviter qu’il ne se produise. Dans un climat international tendu, cette mise en garde résonne comme un appel à la vigilance et à la responsabilité collective des nations européennes.

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Imam chroniqueur
Babacar Diop