France : TikTok dans le viseur de la justice pour son algorithme et les risques suicidaires chez les jeunes

Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire afin d’examiner le fonctionnement de l’algorithme de TikTok, suite à un signalement du député socialiste Arthur Delaporte, président de la commission parlementaire chargée d’étudier le réseau social.
Selon l’agence Anadolu, l’enquête a été confiée à la Brigade de lutte contre la cybercriminalité (BL2C). La procureure de Paris, Laure Beccuau, a indiqué que l’investigation porte sur plusieurs infractions pénales, notamment la « propagande en faveur de produits, objets ou méthodes préconisés comme moyens de se donner la mort », passible de trois ans de prison et de 45 000 euros d’amende. Des infractions plus graves sont également étudiées, telles que la « fourniture de plateforme en ligne pour permettre une transaction illicite en bande organisée » et « l’altération du fonctionnement d’un système de traitement automatisé de données en bande organisée », pouvant entraîner jusqu’à dix ans de prison.
À lire aussi : Sénégal – Télécoms : un audit révèle des pratiques financières douteuses et des indices de détournement de fonds publics
Dans son signalement, Arthur Delaporte avait alerté sur la « facilité d’accès » des mineurs à un système algorithmique « susceptible de pousser les plus vulnérables vers le suicide ». Les travaux de sa commission avaient révélé « un océan de contenus néfastes », incluant la promotion du suicide, l’automutilation et diverses formes de violence. Ses conclusions préconisaient notamment l’interdiction des réseaux sociaux pour les moins de 15 ans et la mise en place d’un « couvre-feu numérique » pour les 15-18 ans.
Cette enquête, inédite en France, s’ajoute à des démarches menées par des organisations non gouvernementales, dont Amnesty International, qui ont déposé plainte contre TikTok. La procureure Laure Beccuau et ses services continuent également de travailler sur d’autres dossiers sensibles à Paris, comme l’affaire du cambriolage du musée du Louvre, où plusieurs suspects ont été déférés et certains ont partiellement reconnu leur implication.
imam chroniqueur
Babacar Diop













