Instagram limite par défaut le contenu pour les adolescents : Meta impose la PG‑13

Meta annonce une mesure majeure pour la protection des mineurs sur Instagram : les utilisateurs de moins de 18 ans seront désormais limités par défaut à du contenu classé PG‑13, et ne pourront modifier ces paramètres sans l’autorisation d’un parent. Cette initiative vise à réduire l’exposition des adolescents aux contenus violents, sexuels ou dangereux, tout en mettant l’accent sur le rôle des familles dans la régulation de l’expérience en ligne.

La nouvelle règle concerne tous les comptes d’adolescents sur Instagram. Par défaut, ils ne verront plus de publications contenant :

• Un langage grossier ou explicite
• Des contenus sexuels ou suggestifs
• Des défis ou comportements dangereux
• Des références à la drogue, à l’alcool ou à d’autres substances
• Des publications promouvant des comportements nuisibles

Les adolescents ne pourront pas suivre ou être suivis par des comptes diffusant régulièrement ce type de contenus, ni accéder à des plateformes pour adultes, telles que OnlyFans.

Pour modifier ces restrictions, l’adolescent devra obtenir l’autorisation d’un parent ou tuteur légal. Meta a également introduit une option plus stricte, appelée contenu limité, qui permet aux familles de renforcer le contrôle sur les interactions et contenus accessibles.

Cette approche traduit une volonté explicite de rapprocher les pratiques numériques de la protection parentale, reconnaissant que l’exposition en ligne peut avoir des conséquences psychologiques importantes, notamment chez les jeunes africains connectés à Instagram dans des contextes où l’éducation numérique reste limitée.

Pour appliquer ces restrictions, Instagram s’appuie sur des outils d’intelligence artificielle capables d’analyser le contenu publié et partagé. Ces systèmes peuvent détecter les termes suggestifs ou violents même si l’utilisateur tente de contourner les filtres par l’orthographe.

La plateforme utilise également des technologies de vérification d’âge afin de garantir l’efficacité des mesures, même lorsque l’adolescent déclare être majeur.

Cette initiative s’inscrit dans une tendance mondiale : les grandes plateformes numériques tentent de réconcilier connectivité et protection des mineurs. Pour l’Afrique, où la population adolescente est en forte croissance et où l’accès aux réseaux sociaux explose, cette mesure est particulièrement pertinente. Elle peut contribuer à limiter l’exposition à des contenus inadaptés et à sensibiliser les familles aux risques numériques.

Cependant, le succès de ces mesures dépendra de l’éducation numérique des parents et de la capacité des jeunes à contourner les filtres, une réalité qui nécessite une réflexion plus large sur la régulation et la gouvernance des plateformes.

Pour le moment, la mesure est déployée dans plusieurs pays anglophones États-Unis, Royaume-Uni, Canada et Australie avec une extension mondiale prévue d’ici 2026. Meta envisage également d’appliquer des restrictions similaires sur Facebook, étendant ainsi sa stratégie de protection des mineurs à l’ensemble de ses plateformes.

Celine Dou

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