Lénacapavir : l’Afrique du Sud ouvre la voie à une nouvelle ère dans la prévention du VIH

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Lénacapavir : l’Afrique du Sud ouvre la voie à une nouvelle ère dans la prévention du VIH

L’Afrique du Sud vient d’écrire une page historique dans la lutte contre le VIH/Sida. Le pays est devenu le premier en Afrique à autoriser le lénacapavir, un médicament injectable à longue durée d’action, administré deux fois par an, pour prévenir l’infection au virus. Un tournant majeur dans un continent encore profondément marqué par la pandémie.

Un espoir à longue portée

Le feu vert a été donné par la South African Health Products Regulatory Authority (SAHPRA), autorisant l’usage du lénacapavir comme traitement préventif (PrEP) chez les adultes et adolescents pesant au moins 35 kg.
Son efficacité repose sur un principe simple : une injection sous-cutanée tous les six mois, qui maintient une concentration stable du médicament dans le sang, empêchant le virus de s’installer.

Le déploiement national commencera en mars 2026, avec une première phase ciblant environ 23 districts à forte incidence du VIH, dans six provinces. Près de 360 cliniques publiques devraient recevoir les premières doses. Le programme vise environ 456 000 personnes sur deux ans, financé à hauteur de 29 millions de dollars par le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

Un outil, pas un remède

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Le ministère sud-africain de la Santé se veut prudent : le lénacapavir n’est pas un remède, mais un outil supplémentaire dans la boîte à outils de la prévention. Il vient compléter les stratégies existantes : le préservatif, la PrEP orale et les campagnes d’éducation.
Mais son potentiel est immense. Dans un pays où plus de 7,8 millions de personnes vivent avec le VIH, et où la transmission reste particulièrement élevée chez les jeunes femmes et les travailleurs du sexe, la perspective d’un traitement biannuel change la donne.

« C’est un pas de géant vers une Afrique du Sud sans nouvelles infections », a déclaré un responsable de la SAHPRA.
« L’efficacité du médicament est démontrée, mais notre défi sera d’assurer un accès équitable. »

Un défi d’équité et d’accès

Cette avancée médicale soulève des questions cruciales.
D’abord, l’accès : les doses prévues pour la phase initiale ne couvriront qu’une fraction des populations à risque.
Ensuite, l’adhésion : les expériences passées de la PrEP orale ont montré que la disponibilité du médicament ne suffit pas l’usage régulier dépend de la confiance, de la sensibilisation et de la lutte contre la stigmatisation.
Enfin, le coût et la production locale : à terme, l’Afrique du Sud devra négocier des prix durables ou développer une fabrication nationale pour pérenniser le programme.

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Une avancée symbolique pour l’Afrique

Au-delà de ses frontières, la décision sud-africaine a une valeur symbolique. Elle montre qu’un pays africain peut être précurseur dans l’adoption d’innovations médicales mondiales.
L’Afrique, souvent dernier maillon des essais cliniques, devient ici le pionnier d’une solution globale.

Des experts estiment que si le lénacapavir est introduit à grande échelle sur le continent, il pourrait prévenir jusqu’à un demi-million de nouvelles infections d’ici 2030.
Mais cette perspective suppose une coordination régionale, une volonté politique et des financements durables.

L’Afrique se soigne par elle-même

Le pas franchi par Pretoria marque plus qu’une innovation thérapeutique : c’est une affirmation de souveraineté sanitaire.
Face à une pandémie qui a souvent mis le continent à genoux, l’Afrique du Sud ouvre une brèche : celle d’une autonomie scientifique et sanitaire fondée sur la recherche, la confiance et la responsabilité collective.

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L’avenir du lénacapavir dira si cette promesse tient. Mais déjà, un vent d’espoir souffle du Sud.

Celine Dou

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