L’enseignant, ce jardinier des âmes et des esprits

« Allah fait germer la graine dans les cœurs de ceux qu’Il veut » – Coran, Sourate Al-An‘âm (6:141). Ainsi, l’enseignant, comme le cultivateur, sait que chaque terrain a sa nature, chaque sol sa capacité, chaque graine sa destinée.
Le cultivateur connaît les terres fertiles et les sols ingrats, les plantes dociles et celles qui résistent. Il laboure, désherbe, arrose, veille à ce que la terre soit prête à recevoir la vie. L’enseignant agit de même : il prépare l’esprit et le cœur de ses élèves, semant le savoir, la culture, les valeurs, tout en respectant le rythme propre de chacun.
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Comme le rappelle Philippe Meirieu, spécialiste contemporain de la pédagogie, « enseigner, c’est accompagner le devenir de l’autre, c’est nourrir sa curiosité et sa capacité à grandir » (Meirieu, Pédagogie : Le devoir de résister, 2010, p. 42). Catherine Gueguen ajoute : « L’enfant est un univers à découvrir ; chaque attention bienveillante est une lumière qui éclaire son chemin » (Heureux d’apprendre, 2013, p. 67).
Chaque élève possède sa propre nature : ses forces, ses fragilités, son rythme, son caractère. Certains demandent plus d’attention que d’autres, certains semblent rebelles ou capricieux. Mais l’enseignant sait que, même les plus talentueux, sans guidance, ne pourraient atteindre la maturité. Comme je l’ai souvent écrit : « Former un élève, c’est semer la graine de l’avenir ; chaque réussite est une moisson qui nourrit le cœur de l’enseignant » – Babacar Diop.
La réussite de l’élève est comparable à la récolte d’une terre bien cultivée. Elle n’est jamais le fruit du hasard, mais celui d’une attention patiente, d’une constance dans le travail et d’une foi en la potentialité de chaque individu. L’enseignant, tel un jardinier, apprend à reconnaître la graine qui a besoin de plus d’eau, celle qui réclame plus de soleil, et celle qui demande juste du temps.
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Comme le disait le philosophe Sénèque : « La patience est le compagnon de la sagesse. » Enseigner, c’est donc exercer la patience, cultiver la persévérance et guider les âmes vers leur épanouissement. Chaque élève qui grandit, qui comprend, qui réussit, c’est le sourire d’une terre qui a porté ses fruits, le chant d’une moisson abondante, la récompense silencieuse mais lumineuse de l’enseignant.
Ainsi, enseigner n’est pas seulement transmettre un savoir ; c’est nourrir des vies, façonner des esprits et cultiver des âmes. Et dans cette mission, chaque élève épanoui est une fleur éclatante dans le jardin infini de l’humanité.
Imam chroniqueur
Babacar Diop













