Les 7 habitudes inconscientes des esprits vraiment intelligents

Par Imam chroniqueur Babacar Diop

L’intelligence véritable ne se mesure pas seulement à un quotient intellectuel élevé ou à une réussite académique éclatante. Elle se manifeste souvent par des comportements subtils, des attitudes et des habitudes que beaucoup adoptent sans en avoir conscience.

Comme le rappelle le Dictionnaire Le Robert, l’intelligence est « la faculté de connaître, de comprendre et de s’adapter aisément ». Mais comment cette faculté se traduit-elle dans le quotidien de ceux qu’on appelle les « esprits brillants » ?

Selon le média Hack Spirit et plusieurs études psychologiques, les personnes à haut potentiel intellectuel présentent sept habitudes récurrentes, souvent ignorées d’elles-mêmes.

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1. Elles réfléchissent avant de s’exprimer

Les personnes très intelligentes ne répondent pas immédiatement. Elles marquent souvent une pause avant de parler, non par hésitation, mais par souci de précision.
Le psychologue américain Daniel Kahneman, prix Nobel d’économie, explique ce phénomène dans Thinking, Fast and Slow (Farrar, Straus and Giroux, 2011, p. 45) :

« Les esprits lents à répondre ne sont pas moins intelligents ; ils ont simplement compris que la réflexion avant l’action est une forme de sagesse. »

Ce comportement peut paraître étrange pour l’entourage, mais il traduit une capacité d’analyse supérieure et une volonté d’éviter la superficialité.

2. Elles pratiquent une écoute active

Les personnes à haut potentiel intellectuel sont souvent d’excellents auditeurs.
Selon la psychologue française Monique de Kermadec, spécialiste du haut potentiel (L’Adulte surdoué, Albin Michel, 2011, p. 73) :

« L’écoute profonde est un signe d’intelligence émotionnelle : c’est la capacité à suspendre son jugement pour accueillir la parole de l’autre. »

Elles absorbent, comparent, et synthétisent les informations avant de formuler leur propre point de vue. Loin d’être passives, elles apprennent en observant et en écoutant.

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3. Elles cultivent un esprit critique

Les personnes très intelligentes ne croient pas facilement ce qu’on leur dit. Elles exigent des preuves.
Le philosophe Ibn al-Qayyim al-Jawziyya écrivait déjà dans Miftah Dar al-Sa’ada (tome 1, p. 150) :

« L’esprit éclairé est celui qui ne se satisfait pas du dire des gens, mais cherche à éprouver la vérité par la raison et la révélation. »

De même, Carl Sagan, astrophysicien américain, affirmait dans The Demon-Haunted World (1995, p. 28) :

« Le scepticisme n’est pas un rejet, mais une discipline intellectuelle : celle de douter jusqu’à preuve du contraire. »

4. Elles évitent les polémiques

Loin des débats houleux, les personnes intelligentes préfèrent l’observation à la confrontation. Elles ne cherchent pas à convaincre à tout prix, mais à comprendre.
Le penseur sénégalais Cheikh Ahmadou Bamba soulignait déjà dans Massalik al-Jinan (vers 1895) :

« Le savant ne discute pas pour vaincre, mais pour éclairer. »

Ces individus savent que les vérités imposées par la force n’ont jamais convaincu les esprits libres.

5. Elles perdent la notion du temps

Lorsqu’elles sont plongées dans une activité intellectuelle, elles peuvent oublier le monde extérieur.
Le psychologue hongrois Mihaly Csikszentmihalyi décrit cet état dans son ouvrage Flow: The Psychology of Optimal Experience (Harper & Row, 1990, p. 41) :

« Le flow est un état dans lequel la conscience est entièrement absorbée par l’action, au point que le temps semble suspendu. »

Cette concentration intense est souvent la clé de la créativité et de la découverte.

6. Elles peuvent manquer de tact

Il arrive que les personnes à haut QI blessent involontairement. Elles vont droit au but, sans filtres sociaux.
Selon la chercheuse Jeanne Siaud-Facchin, dans Trop intelligent pour être heureux ? (Odile Jacob, 2008, p. 112) :

« Les surdoués perçoivent le monde avec une intensité telle qu’ils oublient parfois la sensibilité de ceux qui les entourent. »

Leur franchise découle rarement d’un orgueil, mais plutôt d’un besoin de vérité.

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7. Leur attention se déplace rapidement

Ces esprits curieux passent vite d’un sujet à un autre.
Le neurologue Antonio Damasio explique dans L’erreur de Descartes (Odile Jacob, 1995, p. 87) que :

« L’intelligence supérieure s’accompagne souvent d’une hyperactivité cognitive : le cerveau saute d’une idée à l’autre en quête de cohérence. »

Cela peut donner l’impression d’une distraction, alors qu’il s’agit en réalité d’une forme de pensée arborescente, où les idées se multiplient comme des branches.

Une intelligence au service de la sagesse

Au-delà des tests de QI, ces habitudes rappellent que l’intelligence authentique est une manière d’être au monde : à la fois prudente, critique et bienveillante.
Comme le dit Ibn Taymiyya dans Majmu‘ al-Fatawa (vol. 10, p. 62) :

« L’intelligence véritable est celle qui conduit à la droiture du cœur et à la justesse du comportement. »

Et le philosophe Socrate résumait cette quête en une phrase éternelle :

« Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien. »

Conclusion

Les personnes véritablement intelligentes n’ont pas besoin d’afficher leur supériorité. Leur force réside dans la réflexion, la maîtrise de soi et l’humilité.
Elles écoutent plus qu’elles ne parlent, doutent plus qu’elles ne jugent, et apprennent plus qu’elles ne prétendent savoir.

Imam chroniqueur
Babacar Diop