Mpox : L’OMS Maintient l’Alerte Sanitaire Internationale Face à une Épidémie Persistante en Afrique

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Mpox : L’OMS Maintient l’Alerte Sanitaire Internationale Face à une Épidémie Persistante en Afrique

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé ce lundi le maintien de l’alerte de santé publique de portée internationale (USPPI) concernant l’épidémie de mpox, anciennement appelée variole du singe. Cette décision intervient alors que l’Afrique continue d’enregistrer une hausse significative du nombre de cas, notamment en République démocratique du Congo (RDC), qui reste l’épicentre de la maladie.

Une situation toujours préoccupante

Selon un communiqué diffusé par l’OMS, le directeur général de l’organisation, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré que l’épidémie actuelle continue de répondre aux critères d’une USPPI. Cette classification, bien qu’ayant perdu son statut de plus haut niveau d’alerte depuis la réforme du Règlement sanitaire international (RSI) en 2024 — qui a introduit une nouvelle catégorie d’« urgence due à une pandémie » —, demeure néanmoins un signal fort sur la gravité de la situation.

La décision fait suite à la quatrième réunion du Comité d’urgence convoquée le 5 juin, qui a souligné que la propagation persistante du mpox, notamment au-delà des frontières africaines, justifie un maintien de la vigilance mondiale. Le comité a reconnu les progrès accomplis dans certains pays mais a pointé les nombreux défis opérationnels encore à surmonter, notamment en matière de surveillance, de dépistage et de financement.

L’Afrique en première ligne

Depuis le début de l’année 2024, plus de 37 000 cas confirmés de mpox ont été rapportés à l’OMS dans 25 pays, dont 125 décès. La République démocratique du Congo concentre à elle seule 60 % des cas confirmés et 40 % des décès, avec des milliers de cas suspects signalés chaque semaine. L’Ouganda, le Burundi et la Sierra Leone font également face à une augmentation du nombre d’infections.

La maladie n’est désormais plus confinée à l’Afrique : sept nouveaux pays ont notifié des flambées pour la première fois depuis février 2025. Il s’agit de l’Albanie, l’Éthiopie, le Malawi, la Macédoine du Nord, le Soudan du Sud, la Tanzanie et le Togo.

Appel au financement et à la vaccination

Face à cette expansion géographique, l’OMS plaide pour une riposte mondiale coordonnée. Le Dr Tedros a insisté sur la nécessité d’une vaccination stratégique et ciblée pour contenir le virus et protéger les populations vulnérables. Il a également exhorté les partenaires internationaux et les bailleurs à financer le plan stratégique mondial de préparation et de réponse au mpox, dont le coût est estimé à 147 millions de dollars.

Une maladie ancienne, mais désormais globale

Le mpox est une infection virale provoquée par un virus apparenté à celui de la variole. Il se manifeste généralement par une forte fièvre, une éruption cutanée avec des lésions caractéristiques (vésicules), et peut dans certains cas évoluer vers des complications graves. Identifié pour la première fois en 1970 en République démocratique du Congo (à l’époque Zaïre), le virus est resté longtemps cantonné à une dizaine de pays d’Afrique centrale et occidentale.

Il existe deux principaux sous-types (clades) du virus, dont le clade 2 est responsable de l’épidémie mondiale apparue en mai 2022. Cette souche a surtout touché des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, selon les premières observations épidémiologiques.

Une réponse internationale encore inégale

Malgré la gravité de la situation, l’OMS déplore un manque d’alignement et de ressources dans la réponse internationale. « Des difficultés opérationnelles persistantes », incluant le manque de capacités de surveillance, de diagnostics, et de ressources financières, compliquent la hiérarchisation des priorités, indique l’agence onusienne. Ces lacunes rendent indispensable un soutien international renforcé, tant sur le plan financier que logistique.

Alors que le monde continue de tirer les leçons de la pandémie de COVID-19, la gestion du mpox représente un test crucial de la solidarité internationale face aux menaces sanitaires émergentes, notamment lorsqu’elles affectent en premier lieu des pays à ressources limitées.

Imam chroniqueur Babacar Diop

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