
À la veille du dimanche de Pâques orthodoxe, le président russe Vladimir Poutine a annoncé un cessez-le-feu unilatéral en Ukraine. Selon un communiqué officiel relayé par les agences russes, cette trêve temporaire, d’une durée de 30 heures, devait débuter ce samedi 19 avril à 18h, heure de Moscou (17h à Paris), pour s’achever à minuit, dans la nuit du 20 avril. Le Kremlin présente cette décision comme un geste de “respect pour les traditions spirituelles et culturelles des peuples orthodoxes”, alors que des millions de fidèles se préparent à célébrer la résurrection du Christ.
Une annonce reçue avec scepticisme à Kyiv
Du côté ukrainien, cette déclaration a été immédiatement accueillie avec suspicion. Le président Volodymyr Zelensky a dénoncé une « opération de communication » de Moscou, accusant les forces russes de poursuivre leurs offensives malgré l’annonce de la trêve. « Les bombes ne s’arrêtent pas parce qu’un communiqué le dit. Nos villes sont toujours sous le feu », a déclaré un conseiller présidentiel à Kyiv. En effet, plusieurs sources ukrainiennes rapportent que des frappes ont encore eu lieu ce samedi après-midi dans l’est et le sud du pays.
Un contexte diplomatique tendu
Cette annonce intervient dans un climat de négociation extrêmement tendu. Alors que les États-Unis et plusieurs puissances occidentales avaient plaidé pour une trêve de 30 jours — proposition balayée par Moscou — le cessez-le-feu pascal apparaît, pour de nombreux observateurs, comme une tentative du Kremlin de reprendre l’initiative sur le plan diplomatique sans concéder de réel changement stratégique sur le terrain. Washington, qui s’est montré dubitatif quant à la sincérité de l’engagement russe, a récemment menacé de se retirer du processus de médiation si aucun progrès tangible n’était constaté.
Un symbole fort, mais peu d’espoir sur le terrain
Alors que les cloches de Pâques s’apprêtent à résonner dans les églises orthodoxes, la trêve annoncée par la Russie semble avant tout symbolique. Sans mécanisme de contrôle, sans accord bilatéral et dans un climat de méfiance absolue, elle a peu de chances de produire un apaisement durable. Les Ukrainiens, qui continuent de défendre leurs positions face à une guerre désormais entrée dans sa troisième année, peinent à voir dans ce geste autre chose qu’une manœuvre stratégique.