Un mouvement féministe révolutionnaire fait des vagues en Corée du Sud : le 4B Movement. Né en réaction aux inégalités persistantes entre les sexes, ce mouvement appelle les femmes à adopter une vie sans relations intimes, sans mariage, sans enfants et sans rendez-vous galants. En prônant l’abstinence totale, il cherche à dénoncer un système patriarcal qui perpétue les discriminations envers les femmes. Mais derrière cette radicalité se cache une critique profonde des stéréotypes de genre et des violences sexistes.
Un manifeste radical contre le patriarcat
Le 4B Movement est un mouvement féministe né au milieu des années 2010 en Corée du Sud, un pays où les inégalités salariales et les violences sexuelles à l’encontre des femmes demeurent des problèmes majeurs. Le mouvement se fonde sur quatre “commandements” qui commencent tous par la syllabe « Bi », qui signifie “pas” en coréen. Ces principes sont clairs : pas de sexe avec les hommes (Bisekeu), pas d’accouchements (Bichulsan), pas de rendez-vous galant (Biyeonae), et pas de mariage (Bihon).
Derrière ces interdictions se cache une volonté forte de réagir à un système sexiste où les femmes sont souvent réduites à des rôles traditionnels de mères et d’épouses. Le mouvement dénonce également la culture masculine qui prétend traiter les femmes avec respect, tout en les exploitant dans des contextes privés et publics, comme le révèle la militante Baek Ga-eul dans une interview à l’AFP. “Il est temps de se libérer de la culture masculine qui prétend être bienveillante, mais qui en réalité viole constamment la dignité des femmes”, déclare-t-elle.
La révolte des femmes face à un système dégradant
Ce n’est pas uniquement la question des rôles genrés qui est mise en lumière par le 4B Movement, mais aussi la problématique des cybercrimes et des violences sexuelles. Le mouvement incite les femmes à refuser les compromis imposés par une société patriarcale qui valorise la virilité tout en réprimant les femmes, les confinant dans des rôles subalternes ou domestiques.
Pour les militantes du 4B Movement, il ne s’agit pas simplement de rejeter les hommes, mais d’exprimer une rébellion contre un système inégalitaire et dégradant. Le mouvement a ainsi pour but de redéfinir la place des femmes dans la société, en dehors des attentes sociétales traditionnelles liées à la maternité, à la séduction et à l’engagement marital.
Un appel à l’indépendance et à l’émancipation
Les revendications du 4B Movement vont bien au-delà de la simple abstinence. Elles appellent à une remise en question de la place des femmes dans la société et à une révision profonde des normes de genre. Baek Ga-eul explique que ce mouvement permet aux femmes de retrouver leur autonomie et leur dignité. “C’est une manière d’être un être humain à part entière, et non une simple figure subordonnée aux hommes ou aux enfants”, ajoute-t-elle.
En refusant les attentes sociales liées à la sexualité et à la famille, les militantes espèrent également pouvoir redonner aux femmes un pouvoir de décision sur leurs vies et leurs corps, loin des contraintes imposées par la société et la culture patriarcale.
Le 4B Movement face à l’avenir
Si le 4B Movement reste encore marginal, son apparition dans le débat public coréen marque une prise de position forte contre les discriminations et les violences sexistes. Le mouvement met en lumière une génération de femmes qui ne sont plus prêtes à accepter les normes traditionnelles, et qui choisissent de revendiquer une vie libre, sans les chaînes du patriarcat.
Le 4B Movement est un exemple frappant de l’évolution du féminisme contemporain, où certaines voix optent pour des actions radicales pour provoquer un changement de société. Bien que ce mouvement soit controversé, il suscite des discussions essentielles sur les droits des femmes et l’équité de genre.
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