Cotonou, DUNIA News – Le Bénin s’apprête à accueillir, dans un moment chargé d’histoire et de symboles, le retour tant attendu du Kataklè royal du Dahomey, un précieux tabouret royal à trois pieds, vieux de plus de deux siècles. Pillé par les troupes coloniales françaises au XIXe siècle, cet objet d’une valeur inestimable avait disparu des terres béninoises depuis 1892. Il sera officiellement restitué par la Finlande le 12 mai 2025.
Cette restitution constitue un tournant majeur dans la dynamique de recouvrement du patrimoine culturel africain. Le Kataklè, considéré comme le 27e trésor royal du Dahomey, manquait à l’appel lors de la restitution des 26 premières œuvres par la France en novembre 2021. Il était depuis conservé au Musée national de Finlande, après avoir transité par le Musée de l’Homme à Paris.
L’opération de restitution, fruit d’intenses négociations diplomatiques entre Cotonou et Helsinki, a été officiellement actée le 4 novembre 2024, lors d’une cérémonie à Helsinki, en présence du ministre béninois des Affaires étrangères, Olushegun Adjadi Bakari, et de son homologue finlandaise, Elina Valtonen.
La délégation finlandaise, conduite par la ministre de la Culture Mari-Leena Talvitie, est attendue à Cotonou le week-end du 10-11 mai 2025. Elle sera accompagnée d’une équipe d’experts et de plusieurs hommes d’affaires finlandais. Ce retour s’inscrit dans un partenariat culturel renforcé entre les deux pays, avec en ligne de mire le développement du tourisme mémoriel et culturel autour du patrimoine royal du Danxomè.
Le Kataklè rejoindra les œuvres déjà restituées, en attendant leur exposition dans le Musée de l’Épopée des Rois et des Amazones du Danxomè, en cours de construction à Abomey, dont l’ouverture est prévue pour 2026. Ce musée, conçu comme un centre culturel majeur, servira de vitrine au riche passé du royaume du Dahomey, mais aussi de pont entre les générations béninoises et leur histoire.
Ce retour du Kataklè est bien plus qu’un acte diplomatique ou symbolique. Il incarne une reconquête de mémoire, une victoire patrimoniale, et un pas de plus vers la justice historique pour le Bénin et pour toute l’Afrique.
