Saint John Henry Newman : un phare spirituel et intellectuel pour l’éducation mondiale

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Saint John Henry Newman : un phare spirituel et intellectuel pour l’éducation mondiale

En cette solennité de la Toussaint, le monde catholique a célébré un événement historique : la proclamation de saint John Henry Newman comme 38ᵉ docteur de l’Église par le pape Léon XIV, lors d’une messe solennelle sur la place Saint-Pierre, en présence de quelque 50 000 fidèles. Cette reconnaissance place le théologien britannique aux côtés des plus grands penseurs de la foi chrétienne, tels que saint Augustin ou saint Thomas d’Aquin.

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Au cours de la cérémonie, le cardinal Marcello Semeraro, préfet du Dicastère pour les Causes des Saints, a retracé la vie du nouveau docteur de l’Église. Né anglican et profondément engagé dans le Mouvement d’Oxford, Newman traversa une intense crise spirituelle avant de se convertir au catholicisme en 1845. Cette même année, il publia son œuvre majeure, Essai sur le développement de la doctrine chrétienne, considérée par beaucoup comme le sommet de sa réflexion sur la relation entre Dieu, la foi et l’histoire. Deux ans plus tard, il fut ordonné prêtre à Rome, avant de fonder en Angleterre la Congrégation de l’Oratoire, inspirée de saint Philippe Néri.

Le pape Léon XIV a salué en Newman « un esprit d’une rare profondeur, capable d’unir raison et foi dans une quête incessante de vérité ». En le proclamant co-patron du monde éducatif, aux côtés de saint Thomas d’Aquin, le Souverain Pontife a voulu faire de lui un modèle pour les enseignants, étudiants et chercheurs. « Que les éducateurs brillent comme des étoiles dans le monde, par la sincérité de leur engagement dans la recherche commune de la vérité », a exhorté le pape, invitant à faire de l’éducation un lieu de lumière et d’espérance.

L’héritage intellectuel de Newman demeure vivant, notamment dans ses écrits sur la conscience, la liberté intérieure et la formation morale. Selon le philosophe catholique français Jean-Luc Marion, « Newman a montré que la foi n’est pas l’ennemie de la raison, mais son accomplissement le plus élevé » (Dieu sans l’être, PUF, 1991, p. 243).

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La présence à la cérémonie d’une délégation de l’Église d’Angleterre, conduite par l’archevêque d’York Stephen Cottrell, symbolisait aussi une ouverture œcuménique majeure. L’émotion fut particulièrement vive lorsque le pape rappela la devise latine « per aspera ad astra » — « à travers les difficultés jusqu’aux étoiles » —, résumant le parcours spirituel d’un homme qui fit de sa vie un pont entre la foi et la raison.

Ainsi, saint John Henry Newman ne se contente plus d’être un théologien du XIXᵉ siècle : il devient aujourd’hui un guide universel pour la pensée éducative et spirituelle, un modèle de rigueur intellectuelle et de foi éclairée.

« La vie des saints montre qu’il est possible de vivre avec passion au cœur de la complexité du présent, sans renoncer au mandat apostolique », a rappelé le pape Léon XIV — une leçon précieuse pour notre époque en quête de repères.

Imam chroniqueur
Babacar Diop

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