
Dans un contexte de vives tensions au Moyen-Orient, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a affirmé que l’Iran était prêt à mettre un terme à ses représailles militaires contre Israël, à condition que ce dernier cesse ses opérations offensives contre la République islamique. Cette déclaration a été faite lors d’une allocution devant le corps diplomatique étranger réuni à Téhéran.
Selon M. Araghchi, les frappes iraniennes récentes sont des réponses directes aux agressions israéliennes, qu’il qualifie de « guerre imposée ». Il a souligné que la posture militaire iranienne reste strictement défensive, insistant : « Si les attaques contre notre territoire cessent, nos ripostes prendront également fin. » Il a présenté ces actions comme étant « pleinement légitimes au regard du droit international ».
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Les hostilités entre les deux puissances régionales ont franchi un nouveau seuil après des frappes coordonnées menées par Israël sur plusieurs cibles sensibles à Téhéran. En représailles, l’Iran a déclenché une deuxième phase de son opération baptisée Promesse honnête 3, visant notamment des infrastructures à Haïfa, dans le nord d’Israël. Ces échanges de feu ont causé la mort d’au moins 78 personnes, selon les autorités iraniennes.
Ces événements ont fortement perturbé le processus diplomatique en cours autour du programme nucléaire iranien. Le sixième cycle de négociations entre Téhéran et Washington, qui devait se tenir à Mascate sous médiation omanaise, a été suspendu à la suite de cette escalade militaire.
Dans son discours, Abbas Araghchi a également mis en cause les États-Unis, qu’il accuse de jouer un rôle clé dans les opérations israéliennes. Il a déclaré détenir des « preuves irréfutables » de la coordination entre les forces américaines dans la région et l’armée israélienne. « Sans l’appui logistique et stratégique de Washington, ces attaques n’auraient pas été possibles », a-t-il martelé, pointant du doigt la présence militaire américaine dans plusieurs bases du Golfe.
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Le chef de la diplomatie iranienne a en outre évoqué l’attaque récente contre le site nucléaire de Natanz, qualifiée de sabotage par les autorités de Téhéran. Bien que Washington ait nié toute implication, M. Araghchi a exigé des États-Unis une condamnation claire et publique de l’incident. Il a rappelé les précédents actes de sabotage, notamment celui ayant visé le même site en 2020, accusant Israël de chercher à torpiller tout progrès diplomatique.
Face à cette situation jugée extrêmement grave, l’Iran a officiellement demandé à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) de convoquer une session extraordinaire afin de discuter des conséquences de l’attaque israélienne sur le site de Natanz. Abbas Araghchi a dénoncé une « violation manifeste du droit international », avertissant que ce type de provocation constitue une « ligne rouge » pour son pays.
Alors que la communauté internationale appelle à la désescalade, la situation reste tendue. De nombreux observateurs redoutent une extension du conflit à d’autres pays de la région, tandis que les efforts de médiation semblent pour l’instant dans l’impasse.
Imam chroniqueur Babacar Diop