
Alors que les tensions entre l’Iran et Israël continuent de s’intensifier, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a lancé un avertissement clair concernant toute implication des États-Unis dans les récentes attaques israéliennes ciblant des intérêts iraniens.
S’exprimant en marge de la 51e session du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), qui se tient actuellement à Istanbul, Abbas Araghchi a qualifié une telle implication de « malheureuse et dangereuse pour tout le monde ». Cette déclaration intervient dans un contexte géopolitique de plus en plus tendu, où les risques d’escalade militaire ne cessent de croître au Proche-Orient.
Une posture diplomatique revendiquée
À lire aussi : La Turquie ouvre ses portes à l’UNRWA : Un bureau de représentation sera établi à Ankara
Malgré les menaces, Téhéran réaffirme sa volonté de privilégier la voie diplomatique. Le ministre a souligné que l’Iran croit fermement dans le succès du dialogue multilatéral, rappelant les avancées obtenues lors de l’accord nucléaire de 2015, officiellement connu sous le nom de Plan d’action global conjoint (JCPOA). Toutefois, Araghchi a mis en garde : « L’agression doit cesser avant que nous puissions revenir à la diplomatie. »
Ce message est clair : la République islamique d’Iran ne retournera à la table des négociations que si les actes hostiles, notamment ceux imputés à Israël, prennent fin. Le chef de la diplomatie iranienne accuse d’ailleurs l’État hébreu de saboter délibérément toute tentative de règlement diplomatique.
Un contexte explosif
Les propos d’Araghchi ont été relayés par l’agence de presse turque Anadolu, présente lors de son intervention à Istanbul. Ils interviennent alors que l’Iran a récemment été la cible d’opérations attribuées à Israël, notamment dans des zones sensibles liées à son programme nucléaire. Israël, de son côté, considère l’Iran comme une menace existentielle et refuse catégoriquement tout réengagement diplomatique tant que Téhéran ne renonce pas à ses ambitions nucléaires.
À lire aussi : Bénin : Togolaises et 1 Béninois devant la CRIET pour usage de fausses pièces d’identité
De leur côté, les États-Unis, traditionnellement alliés d’Israël, n’ont pas encore officiellement réagi aux propos du diplomate iranien. Mais à Washington, certains observateurs redoutent que la poursuite des tensions israélo-iraniennes n’aboutisse à un conflit régional aux conséquences désastreuses.
Appel au monde islamique
Le sommet de l’OCI, où ces déclarations ont été faites, rassemble les chefs de la diplomatie des pays membres de l’organisation. Dans ce cadre, Araghchi a également appelé les pays musulmans à faire bloc contre les interventions étrangères qui menacent la stabilité de la région. L’Iran cherche ainsi à renforcer ses soutiens face à une coalition perçue comme hostile.
L’escalade actuelle relance les inquiétudes autour d’une éventuelle confrontation militaire directe entre Israël et l’Iran, ce qui aurait des implications bien au-delà du Proche-Orient. Dans cette dynamique, la diplomatie semble suspendue à un fil, dépendante de gestes de désescalade qui se font encore attendre.
À lire aussi : Togo-Bénin : Vers le lancement du programme « Space To Lead » pour l’autonomisation des filles et jeunes femmes.
Imam chroniqueur Babacar Diop