Niamey — Dunia News
Les États-Unis ont réaffirmé, lundi 13 mai, leur volonté de poursuivre leur coopération sécuritaire avec le Niger dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Cette déclaration, faite par l’ambassade américaine à Niamey via un communiqué officiel, intervient dans un contexte marqué par la fin du déploiement militaire américain sur le sol nigérien, décidée en mars dernier par les autorités de transition.
« Le Niger demeure un partenaire des États-Unis dans la stabilité régionale et la lutte contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest », souligne le communiqué. L’ambassadrice américaine à Niamey, Kathleen FitzGibbon, y insiste sur la convergence des intérêts stratégiques entre les deux pays : « Les États-Unis et le Niger partagent des intérêts communs qui soutiennent la sécurité de nos concitoyens, la stabilité et le développement de la région du Sahel, ainsi que la croissance des échanges et des investissements bilatéraux. »
Depuis 2013, les États-Unis ont déployé plusieurs centaines de soldats au Niger, dans le cadre de leur stratégie antiterroriste dans le Sahel. Cette présence s’est traduite notamment par le développement d’infrastructures militaires, comme la base de drones d’Agadez, et par un appui opérationnel aux forces nigériennes. Cette coopération a été mise à rude épreuve en octobre 2017, lorsqu’une embuscade tendue près de Tongo-Tongo, dans la région instable de Tillabéri, a coûté la vie à quatre soldats américains et cinq militaires nigériens.
En mars 2024, à la suite de tensions diplomatiques croissantes et dans un souci de souveraineté, le gouvernement de transition nigérien a dénoncé l’accord de coopération militaire liant les deux pays, exigeant le retrait des forces américaines. Une demande à laquelle Washington a accédé, tout en manifestant sa volonté de maintenir un partenariat sécuritaire sous d’autres formes.
Si la dimension militaire du partenariat s’est trouvée réduite, les deux parties semblent vouloir privilégier un cadre de coopération élargi, intégrant notamment l’assistance au développement, le renforcement des capacités civiles, ainsi que le soutien à la gouvernance et à la stabilité régionale.
Ce nouveau positionnement américain s’inscrit dans une redéfinition plus large de sa stratégie au Sahel, où les régimes militaires en place – au Mali, au Burkina Faso et au Niger – revendiquent une rupture avec les anciennes formes de coopération sécuritaire occidentale, au profit de partenariats jugés plus respectueux de leur souveraineté nationale.
