Zimbabwe : quand le président Mnangagwa prononce son discours sur l’état de la nation… à la lumière d’une torche

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Zimbabwe : quand le président Mnangagwa prononce son discours sur l’état de la nation… à la lumière d’une torche

Le symbole est saisissant. Au Zimbabwe, le président Emmerson Mnangagwa a livré, le 28 octobre 2025, son discours sur l’état de la nation (SONA) dans l’obscurité, après une panne d’électricité qui a plongé le Parlement dans le noir. Sans se départir de son calme, le chef de l’État a poursuivi la lecture de son texte à la lumière d’une torche tenue par un aide de camp.

La scène, captée par plusieurs caméras, a immédiatement circulé sur les réseaux sociaux, devenant l’un des moments les plus commentés de la semaine. Entre ironie, embarras et consternation, beaucoup y ont vu le reflet d’une réalité quotidienne au Zimbabwe, où les délestages électriques affectent la vie des ménages comme des institutions depuis plusieurs années.

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L’obscurité, miroir d’un pays en panne

Depuis plus d’une décennie, le Zimbabwe fait face à une grave crise énergétique. Les coupures de courant, parfois longues de plusieurs heures, illustrent l’état de délabrement du réseau national. Le barrage de Kariba, principale source hydroélectrique du pays, fonctionne souvent en dessous de sa capacité, à cause de la baisse du niveau d’eau et du manque d’investissements.

Dans ce contexte, voir le président Mnangagwa, 82 ans, terminer son allocution à la lumière d’une torche a pris des allures de parabole nationale : celle d’un pouvoir qui continue de parler au peuple, mais dans une obscurité qui symbolise autant les coupures de courant que la perte de repères politiques.

“Un sabotage”, accuse Harare

Du côté du parti au pouvoir, la ZANU-PF, certains responsables évoquent une possible action de sabotage. Une thèse que l’opposition juge absurde, rappelant que la compagnie publique Zimbabwe Electricity Supply Authority (ZESA) est sous le contrôle de l’État. Aucune enquête officielle n’a encore été annoncée.

Pour l’heure, l’événement a davantage fait rire que trembler. Sur X (ex-Twitter), des internautes ont partagé des photomontages du président à la lueur d’une bougie, avec des légendes comme “l’énergie du peuple éclaire la nation”. Mais derrière l’humour, une amertume collective s’exprime : celle d’un pays fatigué par les promesses non tenues et les infrastructures en ruine.

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Un pays à la croisée des chemins

Réélu en 2023 dans un climat de contestation, Mnangagwa avait promis de relancer l’économie et d’attirer les investisseurs étrangers. Deux ans plus tard, la pauvreté, l’inflation et la corruption minent toujours le pays. L’épisode du SONA pourrait sembler anecdotique, mais il dit tout d’un Zimbabwe à la croisée des chemins entre la volonté d’avancer et les réalités qui le tirent vers le bas.

Le président, lui, n’a pas perdu sa gravité : il a conclu son discours en promettant de “redoubler d’efforts pour garantir l’énergie à tous les foyers zimbabwéens”. Une promesse qui, désormais, devra s’accompagner d’actes concrets pour rallumer la lumière au propre comme au figuré.

Celine Dou

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