
Le 5 mars 2025, une opération de contrôle inopinée a été menée au poste douanier de Kassouala, situé à la frontière entre le Bénin et le Nigéria, dans la commune de Tchaourou. Cette intervention faisait suite à des informations faisant état de sorties illégales de produits tropicaux via ce poste. Sur place, les autorités ont découvert que seize camions chargés de produits tels que le cajou, le soja et le karité étaient sur le point de quitter le territoire béninois sans respecter les procédures légales.
Les investigations ont révélé l’implication présumée de plusieurs agents des douanes et de la police républicaine dans cette tentative de fraude. En conséquence, quinze fonctionnaires, dont huit policiers, sept douaniers et un civil, ont été arrêtés et placés en garde à vue. Après une semaine d’interrogatoires, ils ont été présentés au procureur spécial de la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) le 13 mars 2025.
Le procès s’est ouvert le 3 avril 2025 devant la CRIET. Les prévenus sont poursuivis pour “abus de fonctions et blanchiment de capitaux”. Lors de cette première audience, tous ont plaidé non coupable. La défense a souligné que les camions incriminés étaient toujours stationnés sur le parc du poste douanier de Kassouala, suggérant ainsi qu’aucune sortie frauduleuse n’avait eu lieu.
Constatant l’absence du représentant de la direction générale des douanes, la Cour a ordonné sa comparution pour fournir des éclaircissements supplémentaires. Le procès a été ajourné au 10 avril 2025.
Cette affaire met en lumière les défis persistants liés à la lutte contre la corruption et la fraude dans les services frontaliers du Bénin. Les autorités béninoises réaffirment leur engagement à renforcer les mécanismes de contrôle et à sanctionner toute dérive afin de préserver l’intégrité des institutions et de promouvoir une gestion transparente des ressources nationales.