
Une vidéo largement relayée sur TikTok, publiée par un internaute du nom de Romuald Montana 1, alimente depuis quelques jours la polémique autour d’un chantier routier en cours d’exécution au Togo. Entre affirmations non fondées et interprétations erronées, il est temps de faire la lumière sur les faits.
Dans la séquence devenue virale, on aperçoit Romuald Montana 1 à bord d’un camion visiblement surchargé de cossettes de manioc, stationné sur une déviation longeant un chantier de construction routière. L’auteur filme un dalot en travaux – un petit pont-canal destiné à permettre l’écoulement des eaux sous la route – situé précisément au PK 8, et en profite pour livrer à ses abonnés une analyse technique improvisée.

Dans son commentaire, Romuald Montana 1 s’indigne de ce qu’il présente comme une malfaçon, affirmant ne pas apercevoir de barres de fer de diamètre 8 millimètres dans la structure, ce qui, selon lui, remettrait en cause la qualité de l’ouvrage. Toutefois, il convient de rappeler que l’auteur de la vidéo n’a ni formation en génie civil, ni accès aux plans techniques, ni autorité pour évaluer de tels travaux depuis un angle de vue aussi limité.
Plutôt que de signaler ses préoccupations aux autorités compétentes, il a préféré diffuser sa vidéo sur les réseaux sociaux, provoquant ainsi une vague de désinformation dommageable à la fois pour l’image du projet et pour la confiance du public envers les institutions en charge des infrastructures.
Selon des sources fiables issues de la mission de contrôle, de l’entreprise en charge des travaux, et de la communauté proche de l’ouvrage, le dalot au PK 8 a effectivement présenté une anomalie. Cependant, celle-ci n’est pas due à une erreur de conception ou d’exécution. Elle résulte du comportement incivique de certains usagers, qui ont délibérément déplacé les dispositifs de sécurité installés pour interdire l’accès à l’ouvrage encore en cours de séchage.
Ces passages répétés, souvent en pleine nuit, ont fragilisé le tablier fraîchement coulé, compromettant sa solidité. Face à cette situation, et dans un souci de sécurité et de transparence, les responsables du chantier ont pris la décision de démolir le tablier affecté pour en reconstruire un nouveau dans les règles de l’art.
C’est précisément cette phase de reconstruction – sortie de son contexte et filmée sans autorisation – que Romuald Montana 1 a utilisée pour appuyer ses allégations, semant ainsi le doute dans l’opinion.
Pour lever toute ambiguïté, une visite de terrain a été organisée avec la presse et des experts techniques indépendants. Cette mission a permis de confirmer que l’ouvrage est réalisé selon les normes en vigueur, et que les critiques émises dans la vidéo ne reposent sur aucune preuve tangible. Il s’agit donc bel et bien d’une fake news.
Cet incident rappelle avec insistance l’importance d’un comportement citoyen responsable, surtout dans un contexte où les réseaux sociaux amplifient à grande vitesse les informations – qu’elles soient vraies ou fausses. Il est essentiel que chaque citoyen fasse preuve de discernement, respecte les consignes de sécurité sur les chantiers publics, et s’abstienne de propager des contenus non vérifiés.
Par ailleurs, le Code pénal togolais sanctionne sévèrement la diffusion de fausses informations de nature à troubler l’ordre public ou à porter atteinte à la réputation des institutions. Les auteurs de tels actes s’exposent à des poursuites judiciaires.
La circulation de fausses informations autour des projets d’infrastructures compromet non seulement l’efficacité des travaux, mais nuit également à la confiance entre les citoyens et les autorités. Il est donc impératif que chacun adopte une posture de vigilance et de responsabilité, afin que les efforts de développement du pays ne soient pas entravés par des discours infondés.
La Rédaction