Conférence des Nations unies sur l’Océan à Nice : l’Afrique en première ligne face aux défis marins

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Conférence des Nations unies sur l’Océan à Nice : l’Afrique en première ligne face aux défis marins

C’est un rendez-vous mondial crucial qui s’ouvre ce lundi sur les rives de la Méditerranée : la troisième Conférence des Nations unies sur l’Océan (Unoc-3), organisée conjointement par la France et le Costa Rica, accueille une cinquantaine de chefs d’État et de gouvernement dans la ville de Nice. Il s’agit de la première grande conférence onusienne organisée sur le sol français depuis la COP21 de 2015. L’objectif : mobiliser la communauté internationale autour de la préservation de l’océan global – un bien commun menacé par les effets combinés du changement climatique, de la pollution et de la surexploitation des ressources marines.

L’océan mondial, un enjeu planétaire

Contrairement à ce que laisse penser le pluriel souvent utilisé, cette conférence s’intéresse non pas aux océans séparément, mais à l’unique océan mondial qui connecte tous les continents. L’Unoc-3 met en avant l’urgence d’adopter une gouvernance partagée de cet espace vital, en s’appuyant sur des traités internationaux comme celui sur la haute mer, dont l’entrée en vigueur dépend encore de la ratification par 60 pays. Ce traité, négocié depuis plusieurs années, vise à encadrer l’exploitation des zones maritimes situées au-delà des juridictions nationales et à y instaurer une protection environnementale durable.

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L’Afrique, un continent littoral en alerte

Les enjeux abordés à Nice résonnent particulièrement dans les pays côtiers africains. Du Sénégal au Bénin, en passant par le Maroc et l’Afrique du Sud, les États africains subissent de plein fouet les conséquences de la montée des eaux et de l’érosion du littoral. Des territoires sont grignotés année après année, menaçant les habitations, les infrastructures, les moyens de subsistance et les écosystèmes côtiers. Dans ce contexte, les délégations africaines espèrent des engagements financiers concrets pour renforcer leurs capacités d’adaptation.

Parmi les sujets majeurs, la question de la pêche durable occupe une place centrale. Face à la raréfaction des ressources halieutiques due à la surpêche, la création d’aires marines protégées figure parmi les pistes envisagées. Ces zones permettraient de préserver les cycles de reproduction des poissons, essentiels à la régénération des stocks, tout en contribuant à la sécurité alimentaire des populations côtières.

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Autre combat prioritaire : la lutte contre la pêche illégale, un fléau économique et écologique qui touche durement les pays africains. Le renforcement de la coopération internationale et la mise en place de mécanismes de surveillance sont des axes de travail attendus durant cette conférence.

Une pollution qui dérive sur tous les rivages

L’Afrique n’est pas épargnée par la crise mondiale des déchets plastiques. Sur les plages, dans les mangroves, au fond des lagunes, les polluants s’accumulent, mettant en péril la biodiversité et les activités économiques locales comme le tourisme ou la pêche artisanale. Bien qu’aucune décision définitive ne soit attendue à ce sujet à Nice, l’Unoc-3 s’inscrit dans la dynamique des négociations actuelles sur un futur traité mondial contre la pollution plastique, dont l’aboutissement est prévu pour l’été 2025.

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Une conférence pour des engagements concrets

Les attentes sont donc fortes : au-delà des discours, la communauté internationale est appelée à poser des actes. Pour les pays africains, l’enjeu est double : participer pleinement à la gouvernance des océans tout en obtenant les moyens nécessaires pour faire face à une crise environnementale dont ils sont souvent les premières victimes.

Cette conférence pourrait ainsi marquer un tournant si elle permet d’articuler solidarité climatique, justice écologique et gestion équitable des ressources marines. L’océan n’a pas de frontière, mais il révèle les inégalités les plus criantes – et rappelle l’urgence d’une action collective à l’échelle planétaire.

Imam chroniqueur Babacar Diop

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