France : La députée Alma Dufour dénonce l’alignement de la diplomatie française sur Israël

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France : La députée Alma Dufour dénonce l’alignement de la diplomatie française sur Israël

Lors d’une séance de questions à l’Assemblée nationale, la députée Alma Dufour, membre du groupe La France Insoumise (LFI), a vivement critiqué la politique étrangère du président Emmanuel Macron, l’accusant d’aligner la diplomatie française sur les positions israéliennes, au détriment du droit international et de la cause palestinienne.

Prenant la parole devant les membres du gouvernement, Alma Dufour a dénoncé ce qu’elle qualifie de “double discours” de l’exécutif français. « Un an et demi que le président Macron promet la reconnaissance de l’État palestinien sans jamais passer à l’acte, mais il ne lui a pas fallu un jour pour offrir un soutien militaire à Israël », a-t-elle lancé.

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La parlementaire a particulièrement pointé du doigt les récentes opérations militaires menées par Israël contre des cibles en Iran depuis le 13 juin, les qualifiant d’« attaques unilatérales » menées par un « agresseur ». Selon elle, l’État israélien est responsable de la mort de 408 personnes sur le sol iranien, une situation qu’elle a jugée inacceptable, tout en reconnaissant la complexité du régime iranien dirigé par Ali Khamenei.

Une lecture inversée du conflit ?

« L’Iran est l’agressé, malgré ce que l’on peut penser de son régime », a affirmé Dufour, en insistant sur la nécessité de respecter le droit international. La députée s’est également référée aux déclarations de Gérard Araud, ancien ambassadeur de France aux États-Unis, qui avait mis en doute la légitimité des frappes israéliennes, notamment au regard des services de renseignement occidentaux qui affirment que Téhéran ne dispose pas d’un programme nucléaire militaire actif.

Dufour a aussi condamné la manière dont le gouvernement israélien, dirigé par Benyamin Netanyahu, a orchestré ces frappes. Elle a souligné que les attaques ont également entraîné des pertes humaines du côté israélien, avec 13 civils tués lors de la riposte iranienne, soulignant ainsi l’engrenage dangereux que constitue l’escalade militaire dans la région.

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Réponse ferme du gouvernement français

En réponse à cette prise de position, Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères, a défendu la ligne de l’Élysée en qualifiant les propos de la députée de « défense indirecte du régime iranien ». Il a rappelé que la France appelle à « la retenue de toutes les parties », tout en réaffirmant « le droit d’Israël à se défendre face aux menaces ».

Le ministre a réitéré la position officielle de Paris, qui consiste à chercher une désescalade dans la région, alors que la tension ne cesse de monter depuis le début des hostilités. Depuis le 13 juin, Téhéran a en effet lancé plusieurs attaques de drones et de missiles en réponse aux frappes israéliennes, exacerbant davantage les risques d’un embrasement régional.

Une fracture politique révélatrice

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Cette joute verbale à l’Assemblée reflète les clivages profonds qui traversent la classe politique française quant à l’attitude à adopter dans le conflit israélo-iranien. Elle met également en lumière la difficulté croissante pour Paris de maintenir une position d’équilibre entre la solidarité avec Israël, partenaire historique, et le respect des aspirations palestiniennes, dans un contexte international de plus en plus polarisé.

Imam chroniqueur Babacar Diop

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