Kaolack : six faux médecins démantelés, la face cachée du trafic de médicaments contrefaits

Une vaste opération conjointe menée le 21 octobre 2025 par le Commissariat central de Kaolack et l’Antenne régionale du Pôle Centre de l’Agence sénégalaise de Réglementation pharmaceutique (ARP) a permis de mettre fin aux activités d’un réseau de faux praticiens étrangers impliqués dans la vente illégale de produits de santé et la pratique clandestine de la médecine.

Selon des sources policières, six individus ont été interpellés pour exercice illégal de la médecine, mise en danger de la vie d’autrui, usurpation de fonction et séjour irrégulier. Ces arrestations font suite à un renseignement signalant des consultations médicales illégales sur le marché central de Kaolack, où les suspects proposaient des diagnostics, des traitements et la vente de compléments alimentaires prétendument « miracles ».

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Des produits dangereux pour la santé

Une perquisition effectuée au domicile de l’un des mis en cause a permis la saisie d’une importante quantité de produits et de supports publicitaires, notamment des compléments alimentaires Tre-en-en, Fibre Tablette, Cal-Mag, ainsi que des affiches de la marque Neolife, vantant des vertus amaigrissantes ou de renforcement immunitaire.

Les experts de l’ARP, sollicités pour l’analyse des produits, alertent sur la dangerosité de ces substances souvent non homologuées. D’après eux, la consommation de tels produits peut entraîner de graves complications rénales et hépatiques. Le Dr Abdoulaye Diouf, pharmacologue sénégalais, rappelait déjà dans son ouvrage Santé publique et contrefaçon médicamenteuse au Sénégal (Éditions L’Harmattan, 2021, p. 114) que « les faux médicaments tuent plus silencieusement que les épidémies, car ils s’insinuent dans la confiance populaire et détruisent à petit feu la santé publique ».

Une menace croissante pour les populations

Les enquêtes se poursuivent pour identifier les sources d’approvisionnement et l’étendue du réseau, dans un contexte où le commerce parallèle de produits pharmaceutiques continue de prospérer dans plusieurs régions du pays.

Pour le sociologue de la santé Dr Pape Samba Ndiaye, auteur de Marchés et médecines parallèles en Afrique de l’Ouest (PUF, 2019, p. 72), ce phénomène découle d’un double facteur : la méfiance vis-à-vis des structures sanitaires officielles et la recherche de solutions rapides et peu coûteuses aux problèmes de santé.

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Cette opération illustre la détermination des autorités sénégalaises à protéger les populations contre les dangers des pratiques médicales illégales, dans un contexte de prolifération des compléments alimentaires non autorisés.

Comme le souligne le Prophète Muhammad (paix et salut sur lui) :
« Celui qui trompe n’est pas des nôtres » (hadith rapporté par Muslim).
Cette maxime trouve ici tout son sens face à ceux qui abusent de la détresse humaine pour des gains illicites.

Imam chroniqueur
Babacar Diop