Par imam chroniqueur Babacar Diop
Un sommet déterminant sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie s’est ouvert ce mercredi 2 juillet au palais de l’Élysée, à Paris, à l’initiative du président Emmanuel Macron. L’objectif affiché : instaurer un dialogue capable de garantir un équilibre politique, social et culturel durable pour le territoire ultramarin
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Cette rencontre, organisée à huis clos, réunit des représentants politiques et des acteurs de la société civile calédonienne. Selon l’entourage présidentiel, les discussions devraient se poursuivre « aussi longtemps que nécessaire ».
Le sommet intervient dans un contexte marqué par l’échec des négociations menées le 8 mai dernier à Bourail par le ministre des Outre-mer, Manuel Valls. Son projet, qualifié de « souveraineté avec la France », incluait la double nationalité, le transfert progressif de certaines compétences régaliennes et l’adoption d’une « loi fondamentale » propre à la Nouvelle-Calédonie, intégrée à la Constitution française. Ce texte a toutefois été catégoriquement rejeté par la droite loyaliste. Sonia Backès, présidente de la province Sud, avait alors accusé Manuel Valls de « trahison envers la République ».
Du côté du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), les propositions de Valls sont perçues comme une base de travail « non négociable » pour la suite des discussions. Les indépendantistes revendiquent la pleine souveraineté de la Kanaky et refusent toute proposition en retrait. À l’inverse, les modérés du mouvement Calédonie Ensemble défendent une période transitoire de dix à quinze ans avant d’envisager un statut définitif.
Ce sommet s’inscrit dans un climat toujours tendu, plus d’un an après les violentes émeutes de mai 2024, déclenchées par une tentative de réforme du corps électoral local. Ces violences, qui ont fait 14 morts, ont profondément ravivé les tensions identitaires et fragilisé l’économie calédonienne. En réaction, Emmanuel Macron s’était rendu à Nouméa pour appeler à « tourner la page du conflit » et restaurer un climat de confiance.
Les pourparlers doivent se poursuivre en fin de semaine à Bougival, dans les Yvelines, avec un focus sur les questions économiques et sociales. Parmi les sujets prioritaires : la crise du nickel, vital pour l’économie locale, et les perspectives de relance. Le soutien financier de l’État, estimé à un milliard d’euros sous forme de prêt, reste conditionné à des avancées concrètes dans les négociations politiques.
Ce nouveau round de discussions s’annonce décisif pour le futur statut de la Nouvelle-Calédonie, alors que les tensions restent vives et que le spectre d’un nouvel enlisement plane sur le processus.
