Le régime international de non-prolifération nucléaire traverse une période de turbulence inquiétante, selon les récentes déclarations du directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi. Ce dernier a exprimé, devant le Conseil de sécurité de l’ONU, de vives préoccupations à la suite des frappes aériennes menées par les États-Unis contre des installations nucléaires en Iran, notamment le site hautement sensible de Fordo.
« Le régime de non-prolifération, pilier de la sécurité internationale depuis plus d’un demi-siècle, est aujourd’hui menacé », a averti Grossi. Il estime que ces frappes pourraient aggraver un conflit régional déjà sous haute tension, et compromettre durablement les efforts diplomatiques.
Des inspecteurs de l’AIEA toujours présents sur place
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Malgré l’instabilité, des inspecteurs de l’AIEA demeurent en poste en Iran. Toutefois, Grossi a indiqué que l’évaluation des dégâts reste impossible à ce stade, en particulier en ce qui concerne les installations souterraines du site de Fordo, potentiellement ciblées par des munitions pénétrantes, comme l’ont déclaré les autorités américaines.
« L’escalade militaire met des vies en danger et retarde une solution diplomatique durable pour garantir que l’Iran n’acquiert pas l’arme nucléaire », a martelé Grossi, plaidant pour une désescalade immédiate et un retour aux négociations.
L’ONU appelle à la retenue
Miroslav Jenča, secrétaire général adjoint de l’ONU pour l’Europe, a appuyé les propos du directeur de l’AIEA. Il a souligné que « toutes les parties doivent garantir un accès sécurisé aux inspecteurs de l’AIEA dès que les conditions le permettront », rappelant que « la région ne peut se permettre un nouveau conflit violent, dans lequel les civils paient le prix des confrontations militaires ».
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Jenča a également réaffirmé la nécessité urgente d’opter pour « la diplomatie, la désescalade et les mesures de confiance » pour éviter un embrasement supplémentaire du Moyen-Orient.
Contexte :
Les frappes américaines interviennent dans un climat de tensions croissantes entre Téhéran et Washington, sur fond de suspicions persistantes concernant le programme nucléaire iranien. Le site de Fordo, creusé dans une montagne, est l’un des lieux les plus sensibles du dispositif nucléaire de la République islamique.
Imam chroniqueur Babacar Diop
