« Pactiser avec le diable » : le mirage de la richesse et la ruine de l’âme

« Je voulais la richesse. J’ai perdu ma mère, mon fils… et mon âme. »
— Lamin Jawara, personnage principal du roman J’ai pactisé avec le diable

Dans son roman bouleversant J’ai pactisé avec le diable, Frédéric Herman Tossoukpe plonge le lecteur dans les abîmes d’une quête éperdue de richesse. Lamin Jawara, jeune Gambien désespéré par la pauvreté, cède à la tentation de l’occultisme et scelle un pacte funeste. Ce qu’il croyait être une délivrance devient une descente aux enfers : sacrifices, hallucinations, malédictions, perte des siens… et de lui-même.

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L’illusion du raccourci vers la richesse

Ce récit n’est pas qu’une fiction ; il reflète une réalité spirituelle que beaucoup préfèrent ignorer. Dans un contexte où la jeunesse africaine est souvent confrontée au chômage et à la précarité, certains tombent dans le piège du gain facile, croyant que le mal peut être un raccourci vers la réussite.

Comme le rappelle l’islamologue tunisien Abdelmadjid Charfi dans L’Islam et la raison moderne (éd. Albin Michel, 2018, p. 143) :

« Là où la foi s’éteint, le désespoir fait place à la superstition. L’homme qui n’espère plus en Dieu finit par espérer dans le diable. »

La mise en garde du Coran et des savants

Le Saint Coran est explicite :

« Le diable ne vous promet que tromperie et illusion. »
— (Sourate 4, verset 120)

Le grand érudit Ibn al-Qayyim al-Jawziyya écrit dans Al-Fawa’id (p. 221) :

« Le diable séduit d’abord par le mensonge du plaisir ; mais derrière chaque plaisir qu’il offre, se cache une destruction. »

Lamin Jawara, dans sa chute, illustre parfaitement cette vérité éternelle : le diable ne donne rien sans exiger l’essentiel — l’âme.

Une alerte pour la jeunesse contemporaine

Le roman agit comme un miroir pour une jeunesse parfois fascinée par la réussite rapide.

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« Ce livre est un cri pour les consciences, une mise en garde contre le commerce spirituel avec le mal », souligne l’auteur Frédéric Herman Tossoukpe lors d’un entretien.

De mon point de vue, en tant qu’imam chroniqueur, j’affirme souvent dans mes prêches :

« Celui qui croit que Satan peut offrir la réussite ignore que même son trône repose sur la tromperie. Dieu donne lentement, mais solidement. Le diable donne vite, mais pour détruire. »

Le retour à Dieu comme délivrance

Dans un passage poignant, Lamin se rend compte de son erreur et implore le pardon divin.
Cette repentance rappelle les paroles du Prophète ﷺ :

« Allah tend Sa main la nuit pour que se repente celui qui a péché le jour, et Il tend Sa main le jour pour que se repente celui qui a péché la nuit. »
— (Rapporté par Mouslim, n°2759)

Comme le souligne le théologien contemporain Tariq Ramadan dans Les 7 étapes spirituelles (éd. Tawhid, 2012, p. 97) :

« La délivrance commence là où l’on reconnaît que le diable n’a aucun pouvoir réel, si ce n’est celui que nous lui accordons. »

Un message universel

J’ai pactisé avec le diable dépasse la littérature : il devient outil de sensibilisation, témoignage spirituel et rappel de la valeur de la foi. À travers le destin tragique de Lamin, Tossoukpe nous confronte à nos propres pactes silencieux avec le mal — ceux que nous scellons chaque fois que nous sacrifions notre conscience pour un avantage matériel.

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Comme je le dis souvent dans mes causeries religieuses :

« La vraie richesse n’est pas celle qui s’accumule dans les coffres, mais celle qui habite le cœur apaisé par Dieu. »

À méditer :

« Celui qui pactise avec le diable pour un peu d’or s’étonnera de découvrir que son âme valait bien plus. »
— Imam chroniqueur
Babacar Diop

Imam chroniqueur
Babacar Diop