
Balachikha, Russie – 25 avril 2025
Un haut responsable militaire russe a été assassiné vendredi matin dans un attentat à la voiture piégée aux abords de Moscou, alors que les efforts diplomatiques entre les États-Unis et la Russie s’intensifient pour parvenir à un cessez-le-feu en Ukraine.
Le lieutenant-général Iaroslav Moskalik, chef adjoint de la Direction des opérations principales de l’État-major général russe, a été tué lorsqu’un engin explosif improvisé a détoné près d’une Volkswagen Golf stationnée à Balachikha, à environ 30 kilomètres à l’est de la capitale russe.
Selon le Comité d’enquête de Russie, la bombe artisanale, bourrée de fragments métalliques, semble avoir été déclenchée à distance. Moskalik, qui venait de sortir d’un bâtiment voisin, se trouvait à proximité immédiate du véhicule au moment de l’explosion. Deux autres personnes ont été blessées dans l’attentat.
Cet événement dramatique survient alors que Steve Witkoff, envoyé spécial du président américain Donald Trump, était à Moscou pour des pourparlers cruciaux avec le président Vladimir Poutine au Kremlin. La réunion, à laquelle ont également participé le négociateur russe Kirill Dmitriev et l’ancien ambassadeur à Washington, aujourd’hui conseiller présidentiel, Youri Ouchakov, intervient à quelques jours de l’échéance fixée par Trump pour obtenir un accord de paix dans les 100 premiers jours de son mandat.
Il s’agissait du quatrième déplacement de Witkoff en Russie depuis janvier, et du deuxième au cours du mois d’avril. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait déclaré plus tôt à CBS News que Moscou était “prêt à parvenir à un accord”, tout en précisant que plusieurs points restaient à affiner.
Aucun groupe n’a revendiqué l’attentat, mais Moscou soupçonne les services spéciaux ukrainiens. Cet assassinat rappelle celui du lieutenant-général Igor Kirillov, haut responsable des forces de protection chimique, biologique et radiologique russes, tué en décembre 2024 par une bombe dissimulée dans une trottinette électrique.
Selon le blog militaire influent Rybar, Moskalik était reconnu pour sa compétence et sa rigueur, bien qu’il ait été peu apprécié par ses subordonnés en raison de son exigence. “Il n’était pas aimé car il se montrait dur envers ceux sous ses ordres”, a rapporté Rybar.
L’explosion, qui a endommagé plusieurs bâtiments environnants, a donné lieu à l’ouverture d’une enquête criminelle. Des équipes de police scientifique et d’enquêteurs sont toujours sur place pour collecter des indices.
L’assassinat d’une figure aussi importante de l’appareil militaire russe, à un moment aussi délicat pour les négociations de paix, souligne la fragilité de la sécurité intérieure du pays et complique davantage les pourparlers diplomatiques en cours.