Côte d’Ivoire – Drame passionnel : un homme tue sa petite amie après une dispute amoureuse

Par Dunia News | Abidjan, 15 octobre 2025
La Côte d’Ivoire est une fois de plus secouée par un drame conjugal d’une violence inouïe. Une jeune femme de 24 ans, nommée Solange K., élève en classe de terminale dans un établissement privé d’Abidjan, a été tuée par son compagnon à la suite d’une dispute amoureuse qui a dégénéré.
Les faits se seraient produits dans la nuit du lundi 13 au mardi 14 octobre, dans le quartier de Yopougon, selon des témoins et des sources policières.
La victime aurait été retrouvée sans vie dans la chambre de son petit ami, un jeune homme âgé d’environ 27 ans, dont l’identité n’a pas encore été officiellement révélée par les autorités.
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Une dispute qui tourne au drame
Selon les premières informations recueillies par Dunia News, le couple aurait eu une vive altercation après que Solange eut surpris son compagnon en compagnie d’une autre femme.
Des voisins rapportent avoir entendu des cris, puis un lourd silence.
“Vers minuit, on a entendu la jeune fille crier ‘Lâche-moi !’, puis plus rien. Au matin, on a vu la police. C’est là qu’on a compris qu’il s’était passé quelque chose de grave”, confie un témoin.
Lorsque les secours sont arrivés, il était déjà trop tard. Le corps de Solange gisait au sol, portant des traces évidentes de strangulation.
Le suspect en fuite, la famille sous le choc
Le présumé meurtrier aurait pris la fuite avant l’arrivée de la police.
Une alerte nationale de recherche a été lancée par les forces de sécurité, qui le soupçonnent de s’être réfugié dans une commune voisine.
Le commissariat de Yopougon Toits-Rouges a ouvert une enquête pour homicide volontaire.
La famille de la victime est effondrée. La mère, inconsolable, s’est exprimée devant les caméras locales :
“Ma fille n’était pas violente. Elle voulait juste comprendre pourquoi il lui mentait. Ce garçon était tout pour elle. Aujourd’hui, il m’a tout pris.”
Les réseaux sociaux s’enflamment
L’affaire a suscité une vague d’indignation sur les réseaux sociaux, où le hashtag #JusticePourSolange s’est rapidement propagé.
De nombreuses associations féministes et organisations de défense des droits des femmes, comme #StopViolenceConjugaleCI, ont dénoncé le silence des autorités face à la montée des féminicides dans le pays.
Selon les chiffres du Réseau ivoirien pour la lutte contre les violences faites aux femmes (RILVFF), plus de 46 cas d’homicides conjugaux ont été enregistrés en Côte d’Ivoire depuis début 2024 — un chiffre en constante augmentation.
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“Solange est une énième victime d’une société qui banalise la violence sentimentale. L’amour n’autorise ni la possession ni la mort,” a déclaré à Dunia News la présidente du collectif Femmes Debout, lors d’une marche symbolique organisée ce matin à Cocody.
Une jeunesse brisée, un système en question
Solange rêvait de devenir infirmière. Ses camarades la décrivent comme une jeune femme souriante, studieuse et généreuse.
Sa disparition tragique remet sur la table la question du suivi psychologique des jeunes couples, souvent livrés à eux-mêmes dans un contexte social où les violences conjugales sont tues ou minimisées.
Les spécialistes interrogés par Dunia News évoquent une culture de la domination masculine encore très ancrée, aggravée par la précarité, la jalousie et le manque de repères émotionnels.
“Beaucoup de jeunes grandissent sans apprentissage de la gestion des conflits. On confond l’amour avec le contrôle, la tendresse avec la possession”, analyse la psychologue Dr Ahoua Clémentine, spécialiste des violences de genre à Abidjan.
Vers une réponse judiciaire et éducative
Le parquet d’Abidjan a promis une enquête approfondie et la mise en œuvre de mesures exemplaires contre les auteurs de violences conjugales.
De leur côté, les associations appellent à un renforcement des campagnes d’éducation affective et de prévention dans les écoles et universités.
Le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant a réagi par un communiqué, rappelant que
“toute forme de violence domestique ou conjugale est punie par la loi, et les auteurs seront poursuivis avec la plus grande rigueur.”
Une vie arrachée, un pays qui s’interroge
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La mort de Solange réveille les consciences sur un mal social souvent ignoré.
Chaque année, des dizaines de femmes tombent sous les coups d’un mari, d’un amant, d’un fiancé, dans un silence collectif devenu insoutenable.
Ce drame, comme tant d’autres, appelle à un sursaut moral et collectif.
Parce que la vie d’une femme ne devrait jamais dépendre de la colère d’un homme.
Dunia News – Rédaction Côte d’Ivoire
Sous la coordination de Tossoukpe Frédéric Herman

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