
Après plusieurs jours de violents affrontements armés entre l’Inde et le Pakistan, les deux puissances nucléaires ont annoncé samedi un cessez-le-feu total et immédiat. Cette annonce, qui intervient après des hostilités intenses incluant des frappes de drones, des bombardements d’artillerie et des attaques de missiles, a été saluée comme un geste de « bon sens » par la communauté internationale.
C’est le président américain Donald Trump qui a surpris le monde en révélant, via son réseau Truth Social, que les discussions menées dans la nuit avaient abouti à un accord entre New Delhi et Islamabad. Il a félicité les deux nations pour leur intelligence et leur capacité à éviter une escalade irréversible.
« Après une longue nuit de négociations sous médiation américaine, je suis heureux d’annoncer que l’Inde et le Pakistan ont accepté un cessez-le-feu total et immédiat », a-t-il écrit.
Les autorités des deux pays ont rapidement confirmé l’information. À Islamabad, le ministre pakistanais des Affaires étrangères Ishaq Dar a publié un message officiel sur le réseau X (anciennement Twitter) confirmant l’entrée en vigueur immédiate du cessez-le-feu. Une source gouvernementale indienne a également confirmé l’accord, tout en précisant qu’il ne concernait que la fin des hostilités armées, sans ouvrir pour l’instant la voie à d’autres discussions.
Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a déclaré que l’accord avait été obtenu après des échanges approfondis impliquant également le vice-président JD Vance et les Premiers ministres Narendra Modi et Shehbaz Sharif.
Une spirale de violence déclenchée par un attentat meurtrier
Le déclencheur de cette nouvelle flambée de violence remonte au 22 avril, lorsqu’un attentat perpétré sur un site touristique au Cachemire indien a causé la mort de 26 civils. New Delhi a immédiatement accusé un groupe jihadiste soutenu, selon elle, par Islamabad. Le Pakistan a catégoriquement rejeté ces accusations.
Les tensions se sont rapidement aggravées. Mercredi, l’Inde a lancé une série de frappes aériennes sur des cibles situées au Pakistan, qu’elle a qualifiées de « camps terroristes ». Le Pakistan a riposté par des attaques de missiles et de drones, notamment contre des installations militaires indiennes. La confrontation a été la plus intense depuis plusieurs décennies.
Samedi matin encore, avant l’annonce de l’accord, le Pakistan affirmait avoir répondu à des frappes indiennes visant des bases militaires à proximité de la capitale Islamabad. Le Premier ministre pakistanais a déclaré que son pays avait donné une « réponse adéquate » à l’Inde par l’opération baptisée Edifice Compact, affirmant qu’elle visait à « venger les morts innocents ».
Des dizaines de morts et des milliers de déplacés
Selon les autorités des deux pays, les affrontements auraient fait une soixantaine de morts, en grande majorité des civils. Des milliers de personnes ont été contraintes de fuir les zones frontalières, notamment dans la région du Cachemire.
Dans la ville indienne de Jammu, la gare a été envahie par des habitants tentant de fuir les attaques de drones. « Il n’y a pas d’autre choix que de partir », confiait un maçon de 41 ans à l’AFP, alors que les explosions se succédaient depuis plusieurs nuits. De l’autre côté de la frontière, des habitants du Cachemire pakistanais évoquaient également des nuits de terreur et des pertes humaines importantes.
« Ma maison a été gravement endommagée. J’essaie d’évacuer ma famille vers un endroit plus sûr », témoignait un habitant d’une localité proche de la ligne de contrôle.
Une reprise progressive de la normalité ?
Suite à l’annonce du cessez-le-feu, le Pakistan a rouvert son espace aérien. En revanche, l’Inde a maintenu la fermeture de 32 aéroports situés dans la partie nord-ouest du pays par mesure de précaution.
Le monde reste suspendu à l’évolution de la situation. Si le cessez-le-feu a été salué par plusieurs puissances, dont la Chine, qui a appelé à la retenue, les perspectives de dialogue restent encore floues. Le secrétaire d’État Marco Rubio a toutefois indiqué que les deux pays s’étaient dits prêts à entamer des discussions sur un éventail plus large de sujets dans un lieu neutre.
Alors que les tensions restent palpables, cette désescalade soudaine est vue comme un souffle d’espoir pour des millions de civils des deux côtés de la frontière.
Imam chroniqueur Babacar Diop